Encore en course pour se qualifier pour les demi-finales du Tournoi, le Japon a montré de belles valeurs depuis le début de la compétition. Les joueurs, qui disputent leur premier tournoi international, rêvent d’aller au bout.
Cette sélection japonaise, insouciante, n’a peur de rien. La solidarité, l’entraide et surtout le respect sont des valeurs qui sont enseignées aux joueurs dès leur plus jeune âge. « C’est la politique de notre fédération de transmettre nos méthodes, notre esprit de travail à toutes les générations, explique Yuzo Fukakoshi, l’entraîneur adjoint. Pour celles d’aujourd’hui ce genre de tournoi est très important afin d’apprendre et de réaliser cela sur le terrain pour que les joueurs puissent continuer jusqu’à la sélection principale. »
La route est longue pour y parvenir et la première étape est ici, au Tournoi Maurice Revello, où la plupart des Japonais disputent leur première compétition internationale. Une expérience unique, dont ils ont rêvé en étant plus jeunes. « J’ai toujours pensé pouvoir un jour participer à ce genre d’événement et jouer contre des joueurs étrangers », confie Uno Zento, le milieu de terrain qui a pour exemple un certain N’Golo Kanté.
Pour préparer cette 48e édition du Tournoi Maurice Revello, l’équipe a effectué quelques rassemblements au Japon. « Les matches que l’on joue ici nous permettent d’évaluer notre vrai niveau. C’est important pour nous avant de disputer les qualifications pour le prochain mondial U23 », poursuit Zento, qui a pour objectif de jouer en Bundesliga d’ici « deux ou trois ans ».
Les demi-finales en ligne de mire
Avant le début du Tournoi, le Japon ne faisait pas partie des favoris et pourtant, il est encore dans la course pour accéder aux demi-finales. Pour cela, il faudra gagner contre la Colombie ou du moins faire match nul, remporter la séance de tirs au but bonus et espérer dans le même temps un faux-pas des Comores face à l'Algérie.
Pour son premier match, le Japon a battu l’Algérie (1-0) puis fait match nul contre les Comores avant de s’incliner aux tirs au buts. Ce qui fait la force de cette équipe, c’est sa solidité défensive. Elle est la seule équipe à n’avoir encaissé aucun but en deux matchs. Cette performance est assez remarquable et le groupe japonais la doit en grande partie à son gardien, Ryoya Kimura, excellent depuis le début du tournoi.
« C’est très positif que l’on n’ait pas encaissé de but, il faut continuer comme ça pour aller plus loin. Je pense que j’ai quand même un peu participé au beau parcours de l’équipe jusqu’à maintenant », explique humblement le portier qui n’évolue pas dans un club professionnel mais dans un club universitaire (Nihon University) et qui rêve de jouer en Europe.
Une solidarité remarquable
Même si le style de jeu du Japon est tourné sur l’aspect défensif, cette équipe fait preuve d’une très belle solidarité collective, sur tous les aspects. Un exemple illustre parfaitement cet état d’esprit. Lors des pauses fraîcheurs pendant les matchs, tous les remplaçants se lèvent pour aller donner à boire aux titulaires, leur parler et les encourager.
« Notre solidarité est notre point fort, assure Yuzo Fukakoshi, l’entraîneur. Néanmoins, je pense quand même que l’on peut mieux faire dans le jeu, que ce soit défensivement ou offensivement. C’est pour ça que l’on se prépare pour montrer nos meilleures qualités contre la Colombie. »
La veille de ce match, les Japonais se sont entraînés près de deux heures en travaillant spécifiquement les coups de pieds arrêtés et les tirs au but. Le coach leur avait également préparé une petite opposition où les joueurs se sont donnés à fond, comme en match. « Quand on regarde les Colombiens individuellement ils sont mieux armés physiquement que nos joueurs mais lors des deux premiers matchs, on a joué l’Algérie et les Comores, qui sont plus âgés et plus costauds que nous, donc je ne pense pas que ça va trop nous gêner », explique Fukakoshi.
« On va tout faire pour gagner »
Désormais, l’objectif est clair : aller le plus loin possible dans la compétition. « On connait notre mission, assure Uno Zento. Une fois que l’on porte le maillot de la sélection nationale, notre devoir ne change pas. On va tour faire pour gagner. »
Si le Japon accède aux demi-finales, l’entraîneur souhaite jouer contre la France, l’équipe qui l’a le plus impressionné depuis le début du Tournoi. « Ce serait une super expérience de les affronter devant leurs supporters. » Il faudra avant tout battre la Colombie ce lundi.
Chloé Lopez