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21 mai 2016
Bruno Satin (agent de joueurs) : " Il y a plus d'argent dans le foot que de très bons joueurs "
Pour un agent de joueur, le Tournoi de Toulon, c’est une véritable mine d’or …
« C’est un rendez-vous traditionnel. On essaye chaque année de passer pour jeter un coup d’œil aux équipes et aux joueurs qui sont souvent intéressants. Le tournoi permet aussi de rencontrer pas mal d’acteurs du marché comme des directeurs sportif ou des recruteurs, français et étrangers. Le cadre est agréable, on en profite aussi pour faire des petites soirées à côté (rires) ».
Est-ce que des négociations peuvent aboutir durant le Tournoi ?
« Il y a souvent des prises de contact. Les recruteurs ne restent pas toujours pendant toute la durée de la compétition : on peut prendre des rendez-vous et approfondir les discussions ».
Sur quels critères vous basez-vous pour repérer un joueur susceptible de vous intéresser ?
« Ça peut être des joueurs des sélections étrangères, mexicaines, africaines voire asiatiques que des confrères étrangers nous ont signalés. On vient ici voir à quoi ressemble le joueur et si c’est intéressant de le proposer sur le marché français ou européen. Il y a aussi les joueurs de l’équipe de France où on peut avoir des jeunes que l’on représente ».
Est-ce qu’il y a des joueurs que vous représentez et que vous avez repérez lors du Tournoi ?
« Je ne crois pas, non. Mais il y a des joueurs que j’ai vu jouer à Toulon et qui sont arrivés tout en haut. Chaque année, il y a des joueurs qui percent. J’étais avec le recruteur du club de Bale qui est en train de finaliser des joueurs paraguayens : c’est un marché qu’il suit particulièrement ».
On a vu, par exemple, une équipe du Brésil très prometteuse il y a deux ans à Toulon. Très peu ont signé en Europe. Est-ce que c’est difficile de faire venir un joueur étranger sur le continent européen ?
« Cela dépend de la nationalité. Souvent, les prix demandés pour les Brésiliens ou les Argentins sont très élevés. Il y a toujours énormément de talent au Brésil, quoi qu’on en dise. Quand on regarde les équipes qui atteignent les huitièmes ou quarts de finale de la Ligue des Champions, il y a toujours deux ou trois Brésiliens. Ce pays reste un réservoir phénoménal. Pour trouver des joueurs, et notamment pour la France, c’est mieux de s’intéresser peut-être à des sélections « moins importantes » comme le Paraguay ou la Colombie qui sont des marchés très intéressants ».
Le marché des transferts va s’ouvrir dans quelques jours. Et déjà on voit que les prix commencent à s’envoler …
« Il y a toujours plus d’argent dans le foot. Et il y a plus d’argent que des très bons joueurs. Donc forcément, les prix s’envolent littéralement. Il y a aussi l’évolution des droits télévisuels anglais qui tire le marché vers le haut. Tous les gens qui souhaitent vendre un joueur en Angleterre espère faire l’affaire du siècle ».
Propos recueillis par Romain Colange
