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24 mai 2018

Emile Legault (défenseur du Canada) : « On a envie de créer l’exploit »

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Emile Legault fait partie des Canadiens sélectionnés pour disputer le Festival International Espoirs. Le jeune latéral droit de 18 ans a évolué en partie avec les U19 nationaux de l’AJ Auxerre cette saison. Sa première sélection avec les U20 canadiens, son premier Tournoi Maurice Revello, en passant par sa formation dans le club bourguignon, Emile Legault s’est livré. Interview.

Emile, qu’est-ce que cela représente pour toi de participer au Festival International Espoirs ?

C’est un immense honneur. L’année dernière, je l’avais suivi à la télé parce qu’il y avait Florian Ayé, un coéquipier à l’AJ Auxerre, qui y participait. C’est un tournoi vraiment intéressant à jouer. Pouvoir y participer avec le Canada est exceptionnel. 

Est-ce que tu t’attendais à être sélectionné ?

Franchement, non. Le tournoi rassemble des sélections U21 donc je me suis dit que le sélectionneur allait appeler des joueurs plus vieux que moi. Finalement, Jérémy Spender, mon coach à l’AJ Auxerre, est venu me voir à un entraînement pour me dire qu’il avait été contacté par le sélectionneur canadien pour que je participe au Festival. Je suis vraiment content. C’est encore mieux quand on ne s’y attend pas.

Est-ce que tu as conscience que ce tournoi est une formidable occasion de se faire repérer par les recruteurs ?

C’est une opportunité de se faire remarquer à travers le monde. Les matchs que je joue avec l’AJ Auxerre ne sont pas retransmis alors que pendant le Festival, on est sous les feux des projecteurs. C’est une occasion rêvée de se faire connaître si nous faisons de belles performances.

C’est la première participation du Canada. Quel est votre objectif dans cette compétition ?

On n’est clairement pas les favoris mais avec les coachs, on a discuté et on a envie de créer l’exploit. Chaque tournoi à une histoire. On va essayer d’aller le plus loin possible et de surprendre les gens. On prend souvent l’exemple du Pays de Galles à l’Euro 2016 qui est allé jusqu’en demi-finale. Personne ne s’y attendait. Le staff nous donne tous les outils pour pouvoir performer. L’objectif plus large de la sélection canadienne est de se qualifier pour la Coupe du monde 2022 qui se déroulera au Qatar.

A quel niveau est-ce que tu situes cette sélection U20 canadienne ?

C’est ma première sélection donc je ne pourrai pas vous dire. L’année dernière, j’étais avec les U17 au Panama à l’occasion des qualifications à la Coupe du monde en Inde. Individuellement, on avait vraiment de bons joueurs mais ça pêchait au niveau du collectif et de la tactique. Quand tu joues contre des équipes d’Amérique Centrale, c’est compliqué car ils ont plus faim. Ils ne jouent pas le même football qu’en Europe. On a été perturbé (le Canada ne s’est finalement pas qualifié pour la Coupe du monde U17).

Est-ce que tu retrouves des coéquipiers avec qui tu étais en sélection U17 l’année passée ?

Oui. Il y a Jonathan David (KAA Gent – BEL), Julian Dunn (Toronto FC), Noble Okello (Toronto FC) et Michael Baldisimo (Vancouver Whitecaps).

Que peux-tu nous dire de ton coéquipier en sélection, Liam Millar, l’attaquant des U18 de Liverpool (il a inscrit 8 buts en 18 matchs cette saison) ? 

On a pu échanger un peu depuis le regroupement. Le coach nous a clairement dit pendant les meetings que ça allait être un des cadres du groupe. Il a déjà une sélection avec les A du Canada. Je ne l’ai pas encore vu jouer mais ça a l’air d’être quelqu’un d’important pour l’équipe.

« Montrer que le football canadien s’est amélioré »


Vous allez rencontrer le Portugal, le Japon et la Turquie. Que penses-tu de ce groupe C ?

C’est un des plus relevé de la compétition. Ce sont des équipes habituées à participer à la Coupe du monde en jeunes et en professionnels. Ce qui n’est pas le cas du Canada. C’est pour ça que nous ne sommes pas considérés comme des favoris mais nous nous devons de montrer que le football canadien s’est amélioré.

A titre personnel, quel est ton style de jeu ?

Je suis le type de latéral droit qui fait beaucoup d’effort, qui court énormément. Je suis un guerrier. Défensivement, je reste très près des autres défenseurs, et offensivement, j’apporte du soutien et des centres.

A quel poste penses-tu jouer avec le Canada ? Car tu peux aussi dépanner dans l’axe…

Quand le sélectionneur m’a appelé, il m’a demandé quel était mon poste de prédilection. Il m’a aussi demandé si je pouvais jouer latéral gauche et en défense central. Je lui ai répondu que oui. A Auxerre, ça m’arrive de jouer dans ces positions donc je suis ouvert.

Quel est ton parcours dans le monde du football ?

J’ai intégré l’AJ Auxerre en U14. Quand j’étais petit, je jouais au Canada. A l’âge de 13 ans, je suis parti de mon pays d’origine avec ma mère pour venir en France. Je jouais dans un petit club à côté d’Auxerre, dans la campagne. C’est à ce moment-là que l’AJ Auxerre m’a repéré. J’ai commencé à faire des entraînements avec les U14 et j’ai intégré leur effectif l’année suivante. J’ai fait le programme de préformation « sport-études » et à partir des U16, j’ai intégré le centre de formation dans lequel je suis toujours actuellement.

Comment as-tu vécu ta saison avec les U19 de l’AJ Auxerre ? 

C’était une année de transition. La saison passée, j’étais titulaire avec les U17 nationaux d’Auxerre mais aussi en sélection avec les U17 canadiens. Cette année, c’est plus compliqué. Les professionnels non convoqués en Ligue 2 basculent en National 3 avec l’équipe B, et ceux non convoqués en B descendent en U19. Je n’ai pas pu faire tous les matchs avec les U19 nationaux. Quand je ne jouais pas avec eux, j’évoluais en Régional 1, un niveau un peu en-dessous. J’ai terminé la saison en jouant avec les U19 nationaux. J’ai fait de bonnes performances. Le coach était d’ailleurs déçu que je parte pour le Festival car nous sommes qualifiés pour disputer les play-offs (les U19 de l’AJ Auxerre rencontreront le SM Caen ce dimanche 27 mai dans le cadre des demi-finales du championnat national U19).

Justement, pourquoi avoir choisi la sélection U20 plutôt que de disputer les play-offs avec les U19 de l’AJ Auxerre ?

Il y a un mois, comme je le disais, le sélectionneur a appelé mon coach. Quand Jérémy Spender m’a parlé du Festival, je lui ai fait comprendre que je voulais y participer. Je n’ai pas pensé au fait que l’on pouvait jouer les play-offs avec les U19. J’ai donc accepté. Je suis très heureux de prendre part au Festival mais j’aurais aussi aimé aider mon club… Je serai devant ma télé pour les encourager dimanche.

Comment vois-tu ton avenir ?

Je risque de rester à l’AJ Auxerre la saison prochaine. Pour la suite, je ne sais pas encore. Ce serait mon rêve de faire carrière dans le football. Je compte bien le poursuivre.

Propos recueillis par Jordan Bozonnet