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29 mai 2024

L'Indonésie au Tournoi Maurice Revello : une nation en plein renouveau

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L'Indonésie sera à nouveau cette année sur la ligne de départ du Tournoi Maurice Revello pour sa 50ème édition. Après avoir participé aux éditions 2017 et 2022, les indonésiens tenteront cette année de performer aux côtés de séléctions. Outsider, le pays d'Asie du sud-est sera placé dans le groupe B avec l'Italie, le Japon, le Panama et l'Ukraine et tentera de se montrer au niveau et faire bonne figure. Pour ce faire, la Fédération compte s'appuyer sur une stratégie basée notamment sur l'appui des binationaux. Cette jeune sélection vient donc avec l'ambition de montrer ses qualités mais aussi pour apprendre lors de confrontations contre des équipes expérimentées. 

Une Fédération en pleine essor 

146e nation mondiale, l'Indonésie a nommé en 2020 son nouvel entraineur Shin Tae-Yong. Séléctionneur de l'équipe première, PSSI, la fédération indonésienne de football, a également décidé de lui confier les équipes U20 et U23 du pays. Ce rassemblement des sélections vise à rassembler les meilleurs éléments et que ces derniers soient habitués à jouer ensemble. Ainsi, les premiers résultats commencent à se faire sentir. En 2023, la sélection indonésienne s'est qualifiée pour la première fois depuis 16 ans pour la Coupe d'Asie de l'AFC 2023. Lors de cette compétition, les Indonésiens se sont hissés en huitième de finale avant de se faire battre par l'Australie 4-0. Cette stratégie, Killian (KillianBssn), un des spécialistes du football asiatique les plus reconnus sur X (ex-Twitter), l'explique par le fait que "les effectifs sont donc très jeunes, et les jeunes en espoirs doivent être rapidements prêts pour l'équipe A. Donc inculquer les principes de l'équipe A en U23 et U20, ça aide".

Ce renouveau passe également par un appui sur de nombreux joueurs binationaux. Lors de la Coupe d'Asie, pas moins de 7 joueurs nés à l'étranger étaient présents dans les rangs indonésiens. Selon Killian, "l'Indonésie a beaucoup amélioré sa formation locale" mais le travail est encore long. De ce fait, "les binationaux permettent de combler ces lacunes". En effet, d'autres personnalités qui ont directement exercé au sein du football indonésien pensent la même chose. Simon McMenemy, ancien entraineur de la sélection indonésienne, explique par exemple que si "vous ne comptez que sur la ligue locale, il est difficile de changer quoi que ce soit car les joueurs sont dans leurs clubs. Mais les joueurs de l’extérieur peuvent aider un entraîneur à apporter des changements, et les locaux peuvent apprendre d’eux, donc cela profite à tout le monde." 

Un lien spécial avec les Pays Bas

Cette année, l'Indonésie sera donc présente au Tournoi. L'entraineur de cette sélection sera Jinyong Jang. Ce dernier pourra donc compter sur une sélection de jeunes joueurs talentueux. Il devra réussir à allier des joueurs issus des championnats locaux ainsi que des joueurs qui pour certains vivent depuis petits dans d'autres pays. A ce titre, l'histoire de l'Indonésie, notamment la période au sein de laquelle ce pays était sous colonie néerlandaise, influence encore aujourd'hui la composition des équipes. Plusieurs joueurs qui ont déjà joué dans les séléctions de jeunes bataves sont éligibles pour jouer pour l'Indonésie : Kaya Symons (Vitesse Arnheim U21), Xavi Woudstra (Heerenveen U21), D’Leanu Arts (NEC Nijmegen U21), ... Tous ont déjà joué pour les Oranje mais pourraient à l'avenir venir renforcer l'Indonésie. 

Au pays, les avis divergent sur cette stratégie. Cette stratégie a évidemment ses avantages comme cela a pu être évoqué. Avoir des joueurs habitués au football européen, qui évoluent dans des structures professionnelles et qui sont confrontés à un niveau de jeu à celui des championnats indonésiens est une vraie plus-value pour la sélection. Pour autant, cette chance ne doit pas être utilisé de manière trop abusive. En effet, il existe une crainte d'une part des responsables et suiveurs du football indonésien d'une trop forte utilisation de ces joueurs binationaux au dépend des joueurs locaux. Pour exemple, Dhika Wicaksana, ancienne responsable commerciale de PSSI, affirmait récemment qu'une "concentration excessive sur les joueurs nés à l’étranger risque de négliger le besoin vital d’améliorer les infrastructures et la formation pour développer les talents locaux en tant qu’investissement à long terme.” Ainsi, PSSI se doit de trouver un juste milieu pour allier football local et joueurs issus d'autres pays dans le but de faire évoluer son niveau de jeu vers le haut. 

Egy Maulana Vikri, révélation du Tournoi 2017

Le Tournoi Maurice Revello comme scène d'exposition 

C'est donc dans cette optique que l'Indonésie se rend pour la troisième fois de son histoire dans le sud de la France pour participer au Tournoi Maurice Revello. Placé dans un groupe relevé avec l'Ukraine, l'Italie, le Japon et le Panama, tenant en titre, les indonésiens auront fort à faire pour exister dans la compétition. Portés par un élan populaire assez exceptionnel et palpable notamment sur les réseaux sociaux, les indonésiens auront à coeur de bien faire pour performer du mieux possible. Vainqueurs d'un seul match contre le Ghana en 2022 lors de ses deux premières participations, les Indonésiens aimeraient ajouter une nouvelle victoire à leur palmarès. Avant les prochaines échéances, cela pourrait également permettre aux joueurs de se révéler aux yeux du grand public. A ce propos, en 2017, le jeune Egy Maulana Vikri avait été époustouflant et avait d'ailleurs été nommé révélation du Tournoi. Preuve s'il en fallait une qu'il est possible pour tous les joueurs présent au Tournoi de se montrer et de faire évoluer leur carrière en s'appuyant sur cette compétition reconnue dans le monde du football. 

Rendez-vous donc le 4 juin à Vitrolles (18h) pour la première rencontre de l'Indonésie contre l'Ukraine. 

 

Maxime Buteau