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21 février 2017

Entretien avec Neeskens Kebano, l'international congolais de Fulham FC !

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Passé par le Paris Saint-Germain, Charleroi et Genk, Neeskens Kebano évolue aujourd’hui en Angleterre et plus précisément à Fulham. L’international congolais de 24 ans revient pour notre site internet sur son parcours en club, sur les deux Coupes d’Afrique des Nations disputées avec la RD Congo ainsi que sur ses participations au Tournoi de Toulon en 2012 et 2013. L’ancien Parisien nous a donné également son avis sur l’émergence d’Adrien Rabiot et Presnel Kimpembe avec le PSG. Entretien !

Tu participes à deux reprises au Festival International Espoirs en 2012 et 2013. A l’époque, tu appartenais encore au Paris Saint-Germain. Quels souvenirs en gardes-tu ?

J’en garde un très bon souvenir, c’est un très beau tournoi réputé dans le monde. La plupart des grands joueurs actuels ont disputé cette compétition.

Un joueur t’avait-il impressionné lors de tes deux participations au Tournoi de Toulon ?

En 2013, on avait un milieu de terrain composé de Nampalys Mendy et Giannelli Imbula qui fut impressionnant pendant la compétition.

Sept joueurs de l’équipe de France qui ont disputé le Tournoi de Toulon en 2013 sont devenus internationaux A : Abdoulaye Diallo, Layvin Kurzawa, Paul-Georges Ntep, Djibril Sidibé, Rachid Ghezzal, Rémi Mulumba et toi-même. Es-tu surpris par ce nombre élevé ou pas du tout ?

Non du tout. On avait une équipe de qualité. La seule chose justement était de continuer à travailler dans nos clubs respectifs. Je ne vais pas parler pour moi, mais pour la plupart de mes coéquipiers, ce statut d’international va de soi. Vu le niveau qu’ils avaient à cette époque-là, ça ne me surprend pas de les voir où ils sont aujourd’hui.

Tu as également parlé de Mendy et Imbula. Peuvent-ils accéder à ce niveau international selon toi ?

Bien sûr, il suffit juste d’avoir le temps de jeu nécessaire en club. C’est tout ce qui leur manque de se retrouver titulaires en club et de faire parler d’eux à travers leurs performances. S’ils réussissent à faire ça, vous verrez où ils se retrouveront. Même si le milieu de terrain de l’équipe de France est bien garni, je pense qu’ils auraient pu goûter à quelques sélections mais rien n’est encore perdu. Même s’il y a des petits qui arrivent comme Adrien Rabiot. Je ne suis absolument pas étonné par ce qu’il montre aujourd’hui. Même pas un tout petit peu.

Adrien Rabiot qui fut d’ailleurs finaliste du Tournoi de Toulon en 2014. Tu l’avais connu au PSG. Démontrait-il déjà ses qualités ?

Il était déjà fort, il lui manquait juste un peu d’expérience. Il possédait déjà les qualités démontrées aujourd’hui.

Un autre jeune du PSG fait parler de lui en ce moment en la personne de Presnel Kimpembe, vainqueur du Festival International Espoirs en 2015…

Presnel, je parlais bien avec lui à cette époque-là. Même aujourd’hui, je parle bien avec lui, je l’ai d’ailleurs félicité pour son match face au FC Barcelone. Je l’ai côtoyé durant mes années parisiennes et j’ai toujours été en contact avec lui. Lui, par contre, quand j’évoluais avec l’équipe pro, il ne montait pas souvent avec nous, je n’ai pas pu voir vraiment son évolution. Ce qu’il fait aujourd’hui, je lui tire mon chapeau. Personne ne pouvait se douter qu’il serait capable de telles performances.

Parlons de ton parcours en sélection. Tu as pris part à la Coupe d’Afrique des Nations. La République Démocratique du Congo fut éliminée en quarts de finale de la CAN 2017 par le Ghana. En 2015, votre sélection a échoué en demi-finales. Qu’est-ce qu’il a manqué à votre sélection pour franchir ce cap ?

Concernant le match du Ghana, si on a perdu, c’est surtout par rapport à notre manque d’expérience. Je pense qu’on méritait de gagner au vu de la physionomie du match. On ne méritait pas de perdre en tout cas. Les Ghanéens ont été plus calmes à des moments où nous avons paniqué. Contre la Côte d’Ivoire en 2015, c’était pareil. Les Ivoiriens avaient plus d’individualités que le Ghana et des joueurs encore plus réputés mais à chaque fois on a perdu par manque d’expérience.

A titre personnel, c’était ta deuxième Coupe d’Afrique des Nations et tu sembles de plus en plus à l’aise au sein cette sélection comme en témoignent tes récents buts en sélection, notamment celui marqué face à la Côte d’Ivoire lors de la CAN 2017…

Comme vous l’avez dit, je me sens de plus en plus à l’aise et dans le même temps, tous les joueurs se connaissent mieux. Pour avoir discuté avec André Ayew (NDLR : vice-capitaine du Ghana et milieu de West Ham) à propos de la CAN et du football africain en général, il m’a expliqué que les Ghanéens ont mis du temps pour arriver où ils sont aujourd’hui mais qu’on était bien partis pour suivre le même chemin. Pour sa part, il a déjà disputé cinq ou six CAN dans sa carrière, on peut dire qu’il dispose d’une certaine expérience concernant la Coupe d’Afrique…

Selon toi, avec plus d’expérience, la RD Congo peut-elle se positionner comme un favori pour les prochaines CAN ?

Favori, je ne sais pas, mais en tout cas tout comme une équipe qui aura un bon rôle à jouer. On verra comment ça va se passer mais je pense qu’on est bien partis pour faire parler de nous à l’avenir

Parlons de ton parcours en club. Tu quittes le PSG en 2013 pour aller en Belgique. Quelles sont les raisons derrière ce transfert ?

Tout simplement parce que j’en suis venu à l’évidence que je n’aurais pas le temps de jeu que je souhaitais au Paris Saint-Germain. Au vu de la nouvelle politique du PSG, je me disais que ça serait plus simple de jouer ailleurs qu’au PSG. Et comme je n’avais vraiment pas envie d’attendre, je me suis dit que j’allais prendre un risque et voir si il allait s’avérer être payant ou pas. A ce moment-là, j’avais 21 ans et j’avais encore trois ans de contrat avec Paris.

Tu vas chercher ce temps de jeu en allant en Belgique. Tu restes dans ce pays pendant trois saisons, jouant d’abord à Charleroi puis à Genk. Quel bilan fais-tu de ton expérience là-bas ?

Plus que positif. Ça m’a permis de devenir international A, de faire parler de moi, de jouer la Coupe d’Europe et d’être là où je suis aujourd’hui donc c’est vraiment que du positif.

Depuis cet été, tu as rejoint Fulham après trois ans passés en Belgique. Pourquoi rejoindre un club de Championship alors que tu jouais en D1 belge ? Peut-être la perspective de jouer en Premier League plus tard ?

Si je viens ici, c’est aussi pour essayer d’accéder à l’étage au-dessus. J’ai eu une porte d’entrée pour l’Angleterre à travers Fulham, j’ai saisi cette opportunité. Leur projet de remonter en Premier League rapidement m’a convaincu. On va tirer le bilan en fin de saison. J’ai signé trois ans plus une année en option ici et on verra comment ça va se passer.

Ces dernières semaines, tout semble aller mieux. Ton équipe enchaîne les victoires et pour ta part tu as marqué ton premier but en championnat face à Wigan…

Marquer ce premier but est un poids qui s’enlève, cela fait un moment que je voulais marquer, je n’y parvenais pas et là j’y suis arrivé. J’espère que ça va aller tout seul désormais. Sur le plan personnel, je ne me fixe pas d’objectifs, j’essaye de donner le maximum à chaque fois que j’en ai l’occasion. Je ne suis pas quelqu’un qui me donne des objectifs de statistiques. Je veux surtout bien m’acclimater à ce championnat, me sentir très bien puis lors de la deuxième saison, on verra. Là c’est ma première saison, je ne me prends pas la tête.

Propos recueillis par Amayes Brahmi - Follow @AmayesB
Credits Photo : Fulham FC