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14 juin 2019

INTERVIEW - Ian Torres (attaquant du Mexique) : « Mon rêve est de jouer en Europe »

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Finalistes l'an dernier, les Mexicains étaient revenus cette année avec un seul objectif en tête : être sacrés champions. Stoppés en demi-finale par le Japon, ils n'atteindront pas leur but et joueront pour la troisième place samedi face à l'Irlande. Pour le Tournoi Jaime Lozano a fait appel à une majorité de joueurs déjà expérimentés, mais aussi à un jeune joueur de 18 ans : Ian Torres. Son enfance, sa passion pour son club et sa nation en passant par son ressenti sur le Tournoi... Portrait de la pépite de l'Atlas.

Ian, quel est ton avis sur Tournoi ?

Je me sens bien dans ce Tournoi et je suis impressionné par le niveau des autres nations. Grâce à des tournois comme celui-ci, je me rends compte du niveau qu’il faut avoir pour y participer et du travail qu’il me reste à accomplir pour être encore meilleur.

Tu t’attendais à un tel niveau en arrivant ici ?

Je m’attendais à un Tournoi très compétitif, où tous les matchs seraient compliqués. Je m’y attendais aussi par rapport à l’année dernière, quand le Mexique a perdu en finale face à l’Angleterre.

Beaucoup de grands joueurs sont passés par ce Tournoi, comme Zidane ou Cristiano Ronaldo. Qu’est-ce que ça t’inspire de peut-être faire partie plus tard des grands noms du Tournoi Maurice Revello ?

J’ai vu les photos des grands joueurs qui sont passés par le Tournoi et je regarde ces photos avec beaucoup d’émotions, car je travaille pour faire partie de ce type de joueurs-là. J’espère un jour voir mon nom à côté de celui de Cristiano Ronaldo et des autres stars qui ont fait et font encore aujourd’hui la réputation du Tournoi.

Des recruteurs de toute l’Europe viennent chaque année pour repérer les futurs cracks. Est-ce que tu y penses quand tu rentres sur la pelouse ?

Oui, évidemment que j’y pense. Ce tournoi est une grande opportunité pour moi et plus globalement pour nous, les Mexicains, de se faire repérer par les recruteurs de clubs européens. Mais pour taper dans l’œil des recruteurs, il faut que je sois bon avec mon équipe. Si j’apporte une plus-value à mon équipe et qu’on joue bien, j’ai plus de chance de me faire remarquer par les recruteurs. Mais oui, j’y pense à chaque fois. Ça me donne envie de me dépasser.


Ian Torres face au Bahreïn lors de la première journée

« L'Europe, un rêve et un objectif »

Tu as marqué ton premier but avec la sélection mexicaine contre le Bahreïn (2-0). Qu’est-ce que tu as ressenti juste après ton but ?

De l’émotion. Beaucoup de fierté aussi. Marquer mon premier but pour ma sélection, ici, dans ce tournoi, c’est quelque chose de spécial pour moi. Je suis un des plus jeunes du groupe et ce but est un vrai plus par rapport à ma progression.

Tu joues avec les professionnels depuis trois ans à l’Atlas, au Mexique. Veux-tu continuer ta progression à l’Atlas ou es-tu prêt à changer d’horizon ?

Tout footballeur est prêt à changer de club, de changer de pays du jour au lendemain. À moyen-court terme, j’aimerais venir jouer ici, en Europe. C’est mon rêve. J’aimerais le faire pour ma famille. Pour lui rendre tout ce qu’elle a fait pour moi dans ma jeune carrière.

Est-ce qu’il y a un club en particulier qui te fait rêver ?

Non, pas spécialement. Après, évidemment, comme tous les jeunes joueurs du monde, Barcelone, le Real, Manchester United me font rêver. Mais mon objectif principal est de venir jouer en Europe.

Un championnat en particulier ?

Non plus. Que ce soit en France, en Angleterre, en Espagne, ce sont tous des bons championnats.

« J'ai grandi avec l'amour pour l'Atlas »

Tu as beaucoup joué attaquant de pointe dans les catégories de jeunes. Aujourd’hui, tu t’es excentré sur un côté. C’est un choix de ta part ?

Non, en fait, pour la petite histoire, j’ai commencé attaquant parce que j’ai grandi plus vite que les autres. J’étais plus grand que mes coéquipiers donc mes coachs m’ont mis en pointe. Par la suite, j’ai reculé au milieu de terrain puis grâce à un entraîneur que j’ai connu à Atlas, je me suis retrouvé sur un côté. Je m’y sens bien, je suis à l’aise.

Tu marques forcément moins de buts en jouant sur une aile. Ça ne te manque pas un peu ?

L’avantage par rapport à ma formation, c’est que je peux jouer à plusieurs postes. Sur un côté, au milieu, derrière l’attaquant ou attaquant. Mais je me sens bien en tant qu’ailier et j’aimerais me stabiliser à ce poste. Après, c’est sûr que le but me manque. Le plus important, c’est que je sois bon pour mon équipe et que je sois de plus en plus décisif. Et ça passe forcément par marquer plus de but.

Peux-tu nous parler de ton parcours ? De ton enfance, en passant par l’Atlas jusqu’à aujourd’hui et tes premières minutes sous le maillot d’El Tri.

Toute ma famille est fan de football et de l’Atlas. J’ai grandi avec cet amour et cette passion pour l’Atlas, donc moi aussi, j’étais un grand fan de ce club. Pour l’anecdote, quand j’avais neuf ans, un recruteur de Chivas (club rival de l’Atlas à Guadalajara, NDLR) était venu me voir pour me recruter à Chivas. Je lui dis non, parce que mon cœur est rouge et noir (les couleurs de l’Atlas, NDLR) et que j’attendais que l’Atlas vienne me chercher. De ce fait, j’ai intégré le centre de formation de l’Atlas à mes neufs ans et après tout s’est enchaîné. J’ai joué dans toutes les catégories de jeunes et à mes 16 ans, j’ai intégré l’équipe des moins de 20 ans. J’ai fait mes débuts avec les professionnels la même année mais, dans un premier temps, j’ai eu du mal à m’intégrer dans le groupe. Je n’étais pas présent assez souvent, car je participais à différentes compétitions internationales avec les équipes espoirs, comme la Coupe du Monde U17. Puis par la suite, j’ai eu de plus en plus de temps de jeu et je me suis imposé dans l’équipe première.

En débutant si tôt, as-tu dû faire une croix sur l'école et les études ?

Non, j’ai eu la chance de pouvoir passer l’équivalent du baccalauréat. Mais ce n’était pas gagné. Mon collège ne voulait pas me garder parce que je n’étais pas souvent à l’école, je voyageais beaucoup avec le foot. C’est grâce à l’Atlas que j’ai pu étudier, passer mon bac et l’avoir. Le club a une structure au sein du centre de formation.

C’est sûrement un peu tôt pour en parler, mais est-ce que tu as déjà pensé à ce que tu voudrais faire après ta carrière de footballeur ?

Pour le moment, je n’en ai encore aucune idée. Mais je pense que je vais rester dans le monde du foot.

Propos recueillis par Paul Schmitt et Arnaud Delayre, traduits par Jimmy Lucas