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22 avril 2022

INTERVIEW – Jacky Gérard (maire de Saint-Cannat) : « Le Tournoi, c’est le haut du panier »

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A quelques semaines du coup d’envoi du 48e Tournoi Maurice Revello, focus sur les villes hôtes de la compétition. Outre les municipalités qui accueillent des matchs, celles qui reçoivent des sélections pour les entraînements sont tout aussi importantes. C’est le cas de Saint-Cannat, commune fidèle au Tournoi depuis plusieurs années et qui accueille à chaque édition une équipe sur son terrain pour les sessions d’entraînement. Entretien avec Jacky Gérard, le maire de la ville.

Monsieur le Maire, qu’est-ce que cela représente pour la commune de Saint-Cannat d’accueillir le Tournoi Maurice Revello ?

Historiquement, j’ai connu le Tournoi au travers de sa notoriété. Il a ensuite déménagé dans le département des Bouches-du-Rhône grâce au soutien de la présidente Martine Vassal et de l’adjoint aux sports. C’est grâce à cela que j’ai pu faire connaissance directement avec le Tournoi et toute l’équipe. Alain Revello était à la recherche de nouveaux sites pour les matchs et les entrainements et c’est là que notre rencontre a eu lieu. Nous n’avons pas à Saint-Cannat la configuration requise pour accueillir des matchs par rapport à la diffusion TV. Il y a donc eu une proposition pour qu’une équipe nationale vienne s’entraîner chez nous. Et grâce à cela aujourd’hui, on a la chance d’avoir chaque année ce lien et cette rencontre avec des sélections internationales de renom. Et se sont créés ensuite des liens d’amitié avec Alain.

Pouvez-vous nous raconter cette rencontre et cette amitié nouée avec Alain et le Tournoi ?

Avec Alain, on s’est rencontré au Conseil Départemental. Entre sportifs et footeux, on a tout de suite sympathisé. Quand il m’évoquait des noms de joueurs passés par le Tournoi, c’était des noms qui me parlaient. Il y a eu une accroche sur fond de passion commune pour le football entre nous. C’est important d’avoir des gens qui s’engagent comme Alain. Il a voulu prendre le relais de son père pour lui rendre hommage et servir un Tournoi qui est unique au niveau international. C’est l’antichambre des équipes nationales A. On n’est pas que sur un tournoi de jeunes en devenir, on a déjà des joueurs dans des équipes de grand standing, ce qui offre un niveau exceptionnel. C’est le haut du panier, quand on voit la liste des joueurs passés, on est impressionné. Et quand, sur le terrain, on voit la rigueur de ces équipes, on sent que l’enjeu et la compétition sont très importants pour elles.

Des sélections comme le Pays de Galles, l’Ecosse et le Mexique sont venues s’entraîner sur votre pelouse, c’est une marque de confiance et cela doit vous rendre fier…

Cela nous rend fier, bien sûr et puis cela crée aussi des contacts et des échanges intéressants. Cela montre également que nos installations sont à la hauteur des exigences de ces sélections. Notre cadre champêtre est très agréable, on est loin de la ville. L’intérêt pour la commune, c’est aussi d’être mise en évidence et de permettre aux jeunes de rencontrer les équipes et assister aux entrainements. On avait fait des programmes en ce sens pour la jeunesse avec le président de l’époque Jean-Albert. Cela permet de se rendre compte du travail et des méthodes d’entrainement. Le football est un métier qui s’apprend, on ne devient pas footballeur par hasard et c’est bien que les jeunes s’en aperçoivent.


Jacky Gérard aux côtés de l'Ecossais Michael Johnson, élu troisième meilleur joueur du Tournoi Maurice Revello 2018

Pouvez-vous nous parler de la politique sportive de la commune ?

A Saint-Cannat, le sport le plus ancien est le football. Le deuxième, c’est le judo. Ce sont des sports essentiels ici et on a toujours eu à ce niveau-là une politique de développement. Au fur et à mesure, d’autres sports se sont développés. On a favorisé aussi une pratique intercommunale. Si on veut des équipes à tous les niveaux, il faut des fusions entre communes pour avoir un niveau intéressant et des effectifs suffisants pour chaque catégorie.
On a aussi créé un terrain de beach pour le volley, le tennis et le badminton. Récemment on a mis en serie le complexe de la seigneurie qui sera inauguré en mai 2022 : il comprend deux courts de tennis couverts, un grand gymnase, un vaste dojo et deux salles de danse et de gymnastique… Tout ça dans le but d’équiper tous les sports qui le souhaitaient. Il y a des disciplines que l’on développe aussi, comme le gateball, le badminton, le tennis de table qui est historique ici. Tout cela est permis grâce à un tissu de bénévoles important.
On a une vraie politique sportive, aucun club à Saint-Cannat n’est en difficulté financière, on est là pour les aider avec mon adjointe aux sports Anne-Laure et mon premier adjoint Joël qui a également la charge de la vie associative. On a beaucoup de sportifs et on en attire beaucoup dans tous les domaines. Je pense aussi à la pétanque et notre magnifique boulodrome. Malgré l’épidémie, l’installation avait un grand succès, à tel point qu’on a dû réglementer l’accès car les gens venaient de distances irrégulières et avaient des pratiques irrégulières ! Il a fallu mettre de l’ordre, mais cela montre la passion des gens et Saint-Cannat est connu pour ça. La commune a aussi eu une équipe championne de France en polo à cheval. De gros efforts ont été faits pour tous ces équipements car il faut qu’on en ait pour toutes les passions.

Quels sont les projets sportifs à Saint-Cannat pour le futur et comment voyez-vous l’avenir ?

On va avoir plus de créneaux avec la mise en service de nouveaux équipements. Mais on sera limité au niveau des investissements par la crise. On va analyser le fonctionnement de nos équipements afin d’optimiser les charges. L’avenir a été envisagé sur un point essentiel : la maitrise foncière. Je suis un gestionnaire prudent, je vois venir des difficultés car l’Etat va devoir rembourser les dettes créées pour aider les entreprises dans cette période compliquée, et il le fallait pour gérer la crise. On peut s’attendre à un serrage de vis sur les dotations aux communes. Heureusement, le département des Bouches-du-Rhône soutient les communes comme très peu le font. Mais malgré cela, certaines collectivités auront des difficultés. Il faut prendre en compte tout ceci avant de lancer des projets. Il n’y a rien de pire que de faire miroiter des perspectives à des gens puis faire machine arrière et dire « excusez-nous, on n’a pas les moyens finalement ». Je préfère être sûr de l’issue avant de m’engager. L’avenir est donc incertain. Mais on a opéré ces dernières années un développement important de nos investissements en infrastructures sportives. Cela nous met aujourd’hui à un très bon niveau pour satisfaire nos sportifs et notre jeunesse.

Propos recueillis par Mathieu Lauricella