Rio Mavuba, le capitaine du LOSC vient de soulever deux trophées en quelques jours. Ceux de la Coupe de France et du titre de champion. Un fait assez rare qui n’est cependant pas une nouveauté pour l’ex Girondin. En effet lors du Festival International Espoirs de Toulon et du Var en 2004, l’intéressé avait déjà réussi pareil exploit. Le milieu défensif, alors Bordelais, avait été élu meilleur joueur de la compétition tout en menant les Bleus d’un certain Raymond Domenech au sacre à Mayol.
Mavuba était alors sur une phase ascendante. C’est un euphémisme. Le concernant on pouvait parler d’un conte de fées. Apatride, il a fait ses gammes au Haillan au sein d’une génération dorée (Chamakh, Valbuena, Francia). Il fait alors partie des espoirs les plus surs de France. Tout bascule dans le mauvais sens quelques mois plus tard lors de sa première titularisation chez les A. Au stade de France contre l’Irlande et Roy Keane, Mavuba se noie complètement.
Un exemple à suivre
Un cadeau empoisonné qui entraîne une déferlante médiatique. Preuve que l’on brûle toujours aussi vite ceux que l’on a adorés. Mavuba fait front. Dans le silence et le travail. La période n’est pas facile car Bordeaux galère en Ligue 1. Même son transfert à Villareal est un échec. C’est à Lille qu’il revient plein d’humilité. Il retrouve petit à petit son niveau et forme avec Balmont et Cabaye un trident de récupérateur-relanceur hors pair. C’est le déclic.En cette saison 2010-2011 à l’image des Dogues, Rio Mavuba a marqué de son empreinte la Ligue 1. Mieux encore, il signe, à St-Etienne lors d’une victoire cruciale (2-1), le but décisif d’une frappe déviée. Un symbole. De confiance. Et surtout des réalités éphémères du milieu du football. A ce titre Mavuba est un exemple. D’abnégation, de lucidité dans la tourmente. Aujourd’hui il est récompensé. Comme à Toulon en 2004. Comme son prénom pourrait le suggérer, Rio n’est pas un Brésilien mais il faut de tout dans une équipe pour gagner. Des marathoniens au grand cœur. Comme Mavuba. Le sourire en prime.
An D