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22 March 2019

INTERVIEW - Jean-Luc Vannuchi (sélectionneur de l’équipe de France U18) : « On veut former un groupe et une unité »

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Nommé sur le banc de l’équipe de France U18 l’été dernier, Jean-Luc Vannuchi s’épanouit dans ses nouvelles fonctions. Nous avons pu rencontrer le sélectionneur mercredi à Narbonne après la victoire des Bleuets face à l'Allemagne (1-0). A quelques semaines du Tournoi Maurice Revello, auquel il prendra part avec son équipe, il est revenu sur l’opposition face aux Allemands, son groupe de joueurs, sa participation au Tournoi et son nouveau poste. Entretien.

Jean-Luc, l’équipe de France s’est logiquement imposée face à l’Allemagne mercredi (1-0) après une première période équilibrée et une deuxième plus maitrisée. Quelle est votre analyse du match ?

Logiquement, je ne sais pas, mais c’était en tout cas un match international de haut niveau. On a vu une très belle opposition allemande. On a effectivement été timorés en première période, on a manqué de variété dans notre jeu. On a changé quelques idées à la mi-temps, notamment d’aller jouer dans leur dos pour les faire reculer. On a fait vingt très bonnes premières minutes après la pause qui nous ont menés à l’ouverture du score. Ensuite, tous les changements font que ça se désorganise des deux côtés. On a réussi à tenir ce score, c’était l’essentiel. On reste sur quatre victoires consécutives sans prendre de but. Aujourd’hui, on est satisfait. Il y a des choses à revoir dans le contenu, mais au niveau de l’investissement et de l’état d’esprit c’est très positif.

Vous affrontez de nouveau l’Allemagne ce samedi, quel est l’objectif de cette double confrontation ?

Depuis le début de la saison, on n’a pas de compétition officielle. On a déjà vu 45 joueurs et actuellement, on est en phase d’affinage pour la préparation de la saison prochaine. C’est une double confrontation qu’il faut gagner parce qu’il n’y a pas de matchs amicaux en sélection, dans l’esprit, ce ne sont que des matchs de compétition. Il nous restera ensuite le tournoi au Portugal, le Tournoi Maurice Revello, et puis on va enchaîner derrière avec les éliminatoires de l’Euro. Donc on est en train d’affiner un groupe pour la saison prochaine.

Dans votre sélection figurent des joueurs qui ont déjà touché au monde pro dans de grands clubs comme Loïc Mbe Soh (Paris Saint-Germain), Han-Noah Massengo ou Kephren Thuram (AS Monaco). Qu’apportent-ils au groupe et qu’attendez-vous d’eux ?

On a beaucoup de joueurs qui commencent à toucher au haut niveau. J’ai William Saliba (AS Saint-Etienne) qui est parti avec Bernard Diomède chez les U20, Benoît Badiashile (AS Monaco) chez les U19, donc il y a déjà des surclassements dans ces catégories. C’est difficile aussi pour eux d’aller toucher le Graal, Han-Noah Massengo et Kephren Thuram ont joué la Ligue des Champions cette saison. La redescente est parfois délicate, il y a des passages obligés qui peuvent être compliqués donc ils alternent un peu les performances en dents de scie. Et puis ça se remet en route, ça revient dans le droit chemin et il n’y a jamais eu d’écarts. Il y a aussi Bafodé Diakité qui commence à jouer avec Toulouse. C’est une période charnière, importante pour eux en club. Et de notre côté, on essaie d’avancer avec un groupe pour former quelque chose, une unité pour la suite des événements. Mais en tout cas, ils doivent nous apporter l’expérience qu’ils ont au quotidien avec la Ligue 1.

« Le Tournoi Maurice Revello va être un gros apprentissage pour nous »

Vous allez participer au Tournoi Maurice Revello du 1er au 15 juin avec l’équipe de France U18. Qu’est-ce que cela peut apporter à votre groupe ?

J’ai toujours vu le Tournoi de l’extérieur et c’est une très belle compétition avec de très grandes nations présentes. La difficulté, c’est qu’on aura peut-être deux ans d’écart avec certaines générations. La sélection U20 de Bernard Diomède sera à la Coupe du Monde en Pologne, Lionel Rouxel et les U19 à l’Euro, donc c’est nous qui allons participer au Tournoi. Ça va être un très gros apprentissage pour nous et je le vois comme un côté positif pour la saison prochaine. Ça va nous faire gagner du temps sur la maturité des joueurs, ça peut être intéressant.

Quel sera votre objectif lors du Tournoi ?

Moi, je n’aime pas perdre des matchs ! Je veux bien qu’on gagne tout jusqu’à la fin et qu’on remporte le Tournoi, on y va dans l’esprit de gagner des matchs. Ce sera de super oppositions. On va être dans le dur mais ça ne peut qu’être enrichissant. On va affronter des équipes plus âgées et d’autres continents, je pense qu’on va gagner en maturité très rapidement.

Vous étiez entraîneur en club avant d’endosser le costume de sélectionneur national l’été dernier. Quelles différences avez-vous observé entre les deux métiers ?

Ça change beaucoup de choses. C’est un autre métier, on n’a pas la pression quotidienne et du week-end du club. On a des rassemblements à peu près une fois par mois. Mais on a énormément de casquettes, de choses passionnantes à faire. Je pars dimanche à Eskişehir, je vais « espionner » pour Didier Deschamps Turquie-Moldavie qui aura lieu lundi. Je vais passer deux jours là-bas pour les A, puis je vais rentrer faire de la formation. Avoir toutes ces casquettes-là, c’est très enrichissant. On rencontre énormément de gens, ça offre de la variété tout en gardant un contact avec le terrain, ce qui est intéressant en tant qu’entraîneur. Après, c’est du « one-shot », les rassemblements durent une semaine donc on a très peu de temps pour mettre en place des choses. On a deux entraînements puis directement un match, c’est peu. Mais on essaie déjà de créer un groupe et un état d’esprit qui convient à tout le monde. Entrainer un club et être sélectionneur, ce sont deux jobs aux antipodes.

Propos recueillis par Mathieu Lauricella et François Lecorps

Photo : Crédit Philippe Le Brech / APL / FFF