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12 July 2021

INTERVIEW – Yohann Thuram : "Si la Guadeloupe est à la Gold Cup, ce n’est pas un hasard !"

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Depuis sa participation au Tournoi Maurice Revello en 2010, Yohann Thuram a connu une riche carrière qui l’a mené en Ligue 1, en Ligue 2 mais aussi en Angleterre et en Belgique. Désormais portier d’Amiens, le portier de 32 ans va disputer, à partir de ce lundi soir, la première compétition internationale majeure de sa carrière : la Gold Cup avec la Guadeloupe. Entretien.

Quel est ton sentiment après cette qualification épique en match de barrages face au Guatemala au terme de la plus longue série de tirs au but de l’histoire de la Gold Cup (NDLR : 10 à 9 pour la Guadeloupe) ?

C’est un sentiment de fierté, de grosse fierté même. Je pense que ce n’était pas gagné d’avance avec ces deux matches à jouer (NDLR : contre les Bahamas et le Guatemala) pour atteindre la phase de groupes. C’est chose faite : le plus dur reste à venir mais cela fait partie de cette aventure, il va falloir faire ce qu’il faut pour se qualifier pour les quarts de finale.

 
 
 
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Lors du match de barrages contre le Guatemala, la Guadeloupe a joué dans un stade à Fort Lauderdale (en Floride) qui était en grande majorité acquis à la cause du Guatemala. Est-ce que cela rend la performance encore plus spéciale ?

Cela fait plus de dix ans que la Guadeloupe n’a plus joué la Gold Cup, le stade était à 95% pour le Guatemala, c’est ce qui fait aussi la beauté du football. Vous savez, c’était comme un match à l’extérieur, faire abstraction du public, ça fait partie du jeu.

L’un des faits marquants de cette rencontre, c’est ce penalty que tu inscris lors de la séance de tirs au but… c’est le premier de ta carrière en match officiel ?

Oui, c’est une première ! J’en avais déjà tiré à l’entraînement pour rigoler mais c’est la première que fois que cela arrive en match officiel. Il n’y a pas de questions à se poser : j’ai choisi un côté et j’ai tiré fort ! Mes coéquipiers ont eu peur puisque ça fait poteau rentrant, cela a suscité une petite frayeur mais j’étais déterminé. Je savais où j’allais tirer et heureusement c’est rentré (rires) !

Dans une interview récente, tu expliquais que l’équipe nationale de la Guadeloupe avait « une page blanche » devant elle et le « stylo en main ». C’est-à-dire ? Quels sont les objectifs sur le moyen-long terme ?

Je fais allusion à une histoire qu’on doit écrire. A partir du moment où on se trouve devant une feuille blanche, c’est à nous d’écrire le titre et tout ce qui va avec. On a commencé à écrire et j’espère que ça va durer le plus longtemps possible.

Concernant le moyen-long terme, il ne faut pas brûler les étapes. Nous avons trois matchs à disputer dans cette phase de poules pour espérer atteindre les quarts de finale. Ce lundi soir, on joue contre le Costa Rica qui est un gros morceau de la Gold Cup. On a nos arguments, nos forces, tout en restant humbles surtout après ce que nous avons traversé et toutes ces années sans participer à la Gold Cup. Parallèlement, nous possédons une unité, des certitudes et on doit se dire que si nous sommes là, ce n’est pas un hasard ! Les deux matchs de qualifications contre les Bahamas et le Guatemala, on ne les a pas volés, on est partis chercher cette qualification.

Un mot sur ton choix de représenter la Guadeloupe au niveau senior ? On rappelle à nos lecteurs que tu avais représenté l’équipe de France en sélection de jeunes notamment lors du Tournoi Maurice Revello en 2010.

A partir du moment où on te sélectionne pour jouer pour ton île, ta nation, il n’y a pas à tergiverser. Le club te donne le feu vert, tu fonces ! Avec Mickaël Alphonse, nous avons été autorisés par notre club (NDLR : Amiens SC) à y aller donc il n’y a pas de réflexion à avoir. Représenter ton île, ton pays, ta nation, tu ne te poses pas la question !

Cela aurait pu venir plus tôt, je l’ai déjà fait par le passé mais pendant mes années au Havre, le club était moins ouvert à ce que je parte en sélection. De l’eau a coulé sous les ponts depuis et tant mieux pour moi.

Dernière question : comment es-tu perçu avec ta carrière de joueur professionnel expérimenté par les jeunes de la sélection qui, pour certains, ne sont pas pros ?

Sincèrement, je n’en ai aucune idée, il faudrait leur poser la question. Je ne viens pas avec un statut, je veux juste aider l’équipe à être la plus performante possible. Posséder un statut pro ou pas… le plus important, c’est de savoir où on veut aller, de viser le même objectif. Joueurs locaux ou pros, cela ne fait pas de différence !

Propos recueillis par Amayes Brahmi

Crédits photo : Ligue Guadeloupéenne de Football