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21 July 2021

L’or olympique à Londres, le Tournoi Maurice Revello… Miguel Ponce raconte l’inoubliable été 2012 de la sélection mexicaine

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C’était leur heure, leur moment. Ils en étaient tous convaincus, comme si l’épilogue de cet été international débuté en mai et conclu en août était d’une évidence implacable. Ils voulaient « marquer l’histoire », ils ont écrit la leur, ont gagné des titres mais aussi des amis pour la vie, liés par un souvenir commun impérissable.

En 2012, la sélection mexicaine met le cap sur l’Europe pour disputer les Jeux Olympiques de Londres, dont le coup d’envoi a lieu fin juillet. C’est pourtant en mai qu’« El Tri » débarque sur le Vieux Continent. Pour préparer l’échéance olympique, le Mexique fait une escale par la France. Le Tournoi Maurice Revello sera la grande répétition générale avant les Jeux. Avec lui, le sélectionneur Luis Fernando Tena emmène une équipe qui ressemblera peu ou prou à celle qui ira à Londres deux mois plus tard : 14 joueurs seront des deux aventures. Continuité, mais aussi talent. Parmi le groupe de 20 joueurs présents au Festival, 15 d’entre eux sont devenus internationaux A par la suite durant leur carrière. Pêle-mêle, on y retrouve Javier Aquino, Nestor Araujo, Marco Fabian, Hector Herrera, Raul Jimenez, Miguel Ponce ou encore Diego Reyes.


L'équipe du Mexique lors du Tournoi Maurice Revello 2012
En haut (de gauche à droite) : Raul Jimenez, Hiram Mier, Jorge Enriquez, Antonio Rodriguez, Hector Herrera, Diego Reyes
En bas (de gauche à droite) : Nestor Vidrio, Marco Fabian, Darvin Chavez, Javier Aquino, Candido Ramirez

Quoi de mieux donc, comme préparation pour une compétition aussi relevée que les JO, que d’affronter des équipes venues de tous horizons ? Au Tournoi, les Mexicains se retrouvent ainsi opposés à la France, au Maroc et à la Biélorussie en phase de groupes. Deux victoires face au Maroc (4-3) et la Biélorussie (2-1) et une défaite face à la France (1-3) plus tard, voici le Mexique en demi-finales face au Pays-Bas. Un succès éclatant 4-2 ouvre les portes de la finale aux hommes de Tena. Face à eux, une surprenante équipe de Turquie, qui ne fera toutefois pas le poids. Le Mexique s’impose 3-0 et remporte son premier et unique Tournoi Maurice Revello. Hector Herrera est élu meilleur joueur. Surtout, un groupe est né. Et plus rien ni personne ne pourra l’arrêter.


Les Mexicains avec le trophée du Tournoi Maurice Revello 2012

La suite, on la connait. Aux Jeux Olympiques, les Mexicains décrochent l’unique médaille d’or de l’histoire de la sélection en football. Après être sortie première d’un groupe composé de la Corée du Sud, du Gabon et de la Suisse, « La Verde » écarte tour à tour le Sénégal en quarts (4-2), le Japon en demis (3-1) et le grand Brésil de Neymar en finale (2-1) dans un stade Wembley incandescent.

Neuf ans plus tard et à l’aube d’une nouvelle édition olympique, les souvenirs demeurent intacts. Toujours aux Chivas Guadalajara, comme à l’époque, Miguel Ponce se rappelle de tout. Le défenseur mexicain de 32 ans nous a accordé un entretien dans lequel il évoque cet été radieux et inoubliable. Celui qui a participé au Tournoi Maurice Revello puis aux JO en 2012 revient sur cette période, « la meilleure de sa carrière », selon lui. Flashback.

Miguel, quels souvenirs gardes-tu de ta participation au Tournoi Maurice Revello avec le Mexique en 2012 ?

C’était un Tournoi très compétitif, je me souviens avoir affronté des équipes de haut niveau, notamment la France. On avait dû beaucoup travailler pendant cette compétition et cela avait été une énorme source de motivation pour les Jeux Olympiques. Le Tournoi nous a servi d’expérience et le fait d’affronter des équipes très fortes nous a aussi permis d’améliorer le niveau de l’équipe avant les JO.

Que représentait le fait de participer au Tournoi avec ton pays ?

Le Tournoi avait commencé très moyennement pour l’équipe et personnellement, je me suis blessé au troisième match. Mais cela entrait dans un processus en vue de l’échéance olympique. Il y avait une grosse entente entre les joueurs et cela a soudé l’équipe, il y avait une ambiance exceptionnelle au sein de l’effectif. On a eu un parcours progressif, le début a été compliqué mais on s’est amélioré au fil du Tournoi. Tout cela a servi de ciment pour la suite, aussi bien sportivement qu’humainement.


Miguel Ponce lors du Tournoi Maurice Revello 2012

Parmi les champions olympiques, vous étiez 14 à avoir participé au Tournoi avant les JO. Qu’est-ce que cela vous a apporté humainement et sportivement ? Êtes-vous encore tous en contact ou en parlez-vous encore entre vous ?

Le début du processus pour les JO a lieu lors des Jeux Panaméricains 2011. C’est à partir de cet événement qu’on a appris à se connaitre et que le groupe s’est créé. On est encore tous en contact. Je suis encore proche de certains joueurs des Chivas. On s’était fixé un objectif tous ensemble : celui de marquer l’histoire. On est devenu une bande de copains pour toujours. La médaille d’or aux Jeux Olympiques est le meilleur souvenir de ma carrière, à égalité avec ma participation à la Coupe du Monde 2014 avec la sélection.

En quoi votre participation au Tournoi en 2012 vous a-t-elle aidé à remporter la médaille d’or aux Jeux Olympiques ?

En beaucoup de points, évidemment. Le fait d’avoir affronté des équipes aussi fortes lors du Tournoi nous a permis de progresser et nous a apporté beaucoup d’expérience. Le Tournoi était comme une répétition générale, on y a mis en place beaucoup de choses au niveau tactique. La force de l’équipe à ce moment-là était aussi la combinaison entre joueurs plus âgés et d’autres plus jeunes, cela a créé quelque chose. C’était le mix parfait entre amitié et talent. On était à la fois doués et proches les uns des autres hors du terrain. Cela a été une des clés pour gagner les JO.

A quel moment l’équipe a senti que remporter la médaille d’or était possible ?

On savait qu’on avait un groupe compétitif, mais on ne s’imaginait pas être champions olympiques. Tout ça est venu avec les matchs, on a commencé à rêver au fur et à mesure que l’on avançait dans la compétition. Et avant la finale, on était sûr de nous, sûr de notre force. La communion qui existait dans le groupe faisait qu’on ne se voyait pas rentrer au Mexique avec la médaille d’argent. On savait qu’on allait remporter la médaille d’or.

Propos recueillis par Mathieu Lauricella et Jimmy Lucas