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6 juin 2015
Les arbitres, la onzième équipe du Tournoi
Ils sont trois, ne se connaissaient pas il y a encore deux semaines et vivent aujourd'hui chaque jour ensemble. L'Ivoirien Abou Coulibaly, l'Américain Robert Sibiga et le Hollandais Dennis Higler, trois des arbitres du Tournoi, semblent pourtant s'être côtoyés depuis toujours. Heureux d'être là, les trois hommes savourent. "C'est une super expérience. Nous venons tous de différents pays et apportons quelque chose de neuf", observe Robert Sibiga. "C'est plus qu'une expérience professionnelle", renchérit Dennis Higler. "On rencontre de nouvelles personnes et je peux apprendre des choses de Robert ou Abou". Ce séjour de deux semaines loin de leurs terres est aussi une manière de se confronter à un autre football. "On échange nos visions sur les lois de jeu, on partage nos expériences et on grandit davantage. Ici aussi il y a de l'enseignement. On nous dit ce qu'il ne faut pas faire quand on sera à la FIFA ou à l'UEFA", explique Abou Coulibaly, qui officie en première division ivoirienne.
"Venir avec un esprit ouvert"
Loin de leurs championnats respectifs, les trois hommes doivent ainsi s'adapter et parfois changer leur manière d'arbitrer. "Les relations avec les joueurs sur le terrain sont un peu différentes", compare Robert Sibiga. "Aux Etats-Unis, quand j'arbitre un match, ils me connaissent et je les connais. Je peux gérer certaines situations de jeu grâce à cela. Ici, on ne se connait pas". Ce qui peut donner lieu parfois à des incompréhensions sur le terrain. "Ici, vous devez venir avec un esprit ouvert", selon Dennis Higler. "J'essaie de parler anglais, espagnol, français, ou utiliser le langage du corps". Cette quinzaine est l'occasion pour eux d'observer différentes manières d'arbitrer. "Aux Pays-Bas, nous allons faire des choses différentes de ce qu'aurait fait un arbitre du Maroc ou du Qatar. Et ça ne veut pas dire qu'une chose est correcte et l'autre pas" analyse le Néerlandais.
"Les joueurs ont une attitude positive"
Critiqués et malmenés par la presse, le public voire les joueurs, les arbitres retrouvent à Toulon une certaine sérénité, sans pression. "Ici, les joueurs comprennent que le football est leur profession mais que c'est aussi un jeu", se réjouit Robert Sibiga. "Ils vont essayer de rendre notre job plus facile et ils ont une attitude positive. C'est un tournoi très important, mais c'est autre chose que de jouer un match pour une montée ou une descente, lors desquels la tension est forte et où il y a très peu de chance que les joueurs soient amicaux avec nous". "Sur vingt matchs, on n'a que deux cartons rouges et que trois pénaltys. Cela montre que les joueurs viennent ici avec un très bon esprit", ajoute Abou Coulibaly. Sous la houlette de Michel Vautrot, "un monument de l'arbitrage" pour l'Ivoirien, les arbitres ont également contribué à la qualité de ce Tournoi, d'ailleurs pas terminé. Pour la finale dimanche, ce sera le Qatari Fahad Jaber Al-Marri qui officiera. Avant que chacun ne regagne son championnat respectif, des souvenirs plein la tête.
Mathieu Lauricella- Follow @LauricellaMatt
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