Alors que le Tournoi de Toulon 2016 approche à grands pas, Patrick Gonfalone, le sélectionneur de l’équipe de France U20, nous a accordé un entretien avant le début de la compétition. L’occasion pour l’entraîneur des Bleuets de faire le point et d’évoquer ses souvenirs des éditions précédentes.
Une grande histoire existe entre le Tournoi de Toulon et la France, sélection la plus titrée du Festival (12 sacres). Que représente cette compétition pour les Bleuets ?
Patrick Gonfalone : "Le Tournoi de Toulon a gagné ses lettres de noblesse avec le temps. Ce tournoi réunit à chaque fois un plateau assez remarquable. A la fois par la qualité et la variété des sélections. On a plusieurs continents représentés et donc des cultures de jeu différentes. De belles équipes avec des jeunes prometteurs. C’est un bon étalonnage à une catégorie d’âge qui prend son envol. C’est pour ça que cette compétition prend toute sa dimension."
En tant que sélectionneur, est-ce que ce Tournoi de Toulon 2016 vous permettra de faire une revue d’effectif et donc d’incorporer de nouveaux éléments ou bien au contraire allez-vous vous appuyer sur les joueurs qui ont composé vos récentes sélections ?
P.G. : "C’est le moment effectivement de voir d’autres joueurs car certains joueurs de cette catégorie d’âge sont déjà avec les Espoirs voire avec les A comme Kingsley Coman. Tous ceux-là, on les connait donc on n’a pas besoin de les revoir, d’autant plus qu’ils ont fait des campagnes avec nous. Par contre, on se doit de garder une ossature de joueurs qui ont évolué dans cette catégorie afin d’encadrer les éléments plus récents qui montrent leurs velléités en Ligue 1 ou en Ligue 2. C’est un tournoi qui nous permet à la fois d’assurer une continuité et d’avoir un certain renouveau."
Cette année, la France affrontera la Bulgarie, le Mali, le Mexique et la République Tchèque dans le groupe A. Est-ce que ce sont des adversaires que vous connaissez ? Avez-vous pris des renseignements sur ces sélections ou est-ce l’occasion de les découvrir ?
P.G. : "Me renseigner non car les joueurs changent d’une catégorie à une autre, d’un tournoi à un autre. Par contre, je connais les cultures de jeu comme celle de la République Tchèque que nous avons affrontée en match amical ou encore celle du Mexique que j’ai eu l’occasion de rencontrer en Coupe du Monde avec la génération précédente. Sans oublier les pays africains, ceux de l’Europe de l’Est, etc…
Chaque promotion a ensuite son lot de surprises mais c’est difficile de se renseigner. Ce qui reste, ce sont les manières de jouer et cette façon d’évoluer de chaque continent."
« Ne pas se préoccuper du titre de l’année dernière »
Le fait que la France soit tenante du titre, est-ce que cela va changer quelque chose dans votre approche ou bien allez-vous demander à vos joueurs de ne pas se préoccuper de cela ?
P.G. : "Non, on ne peut pas se préoccuper de cela car de toute manière, on va sur le terrain avec le même sérieux, la même préparation et la même envie. Qu’il y ait eu un titre ou pas lors de l’édition précédente, cela ne change rien pour nous : on a la même volonté de faire le meilleur parcours possible et réaliser les meilleures prestations possibles. Ce n’est pas comme s’il y avait une qualification au bout comme un championnat d’Europe ou du Monde, auquel cas cela change la donne. Là, c’est un tournoi pour produire le meilleur spectacle et les meilleures performances. Evidemment, on aimerait reproduire ce qui s’est passé l’année dernière, on sait que c’est toujours délicat mais pourquoi pas !"
A titre personnel, vous étiez déjà venu au Tournoi de Toulon auparavant, notamment en 2010 lorsque la France avait terminé 3e avec des joueurs comme Morgan Schneiderlin ou encore Yacine Brahimi...
P.G. : "Tout à fait ! Il me semble que c’est la cinquième ou sixième fois que je viens. Une fois en tant que coach principal et le reste en tant qu’adjoint de Raymond Domenech, René Girard et Willy Sagnol notamment. Je me souviens de presque tous les tournois. Ce qui me marque au-delà du résultat, c’est la génération de joueurs que j’ai eue. En général, les joueurs ont une vingtaine d’années et du coup j’ai l’opportunité de suivre leurs parcours derrière. Et certains sont allés très haut ! A chaque fois que j’avais participé au Festival, on avait terminé dans le carré final et c’est une belle performance car c’est un beau tournoi !"
Amayes Brahmi - Follow @AmayesB
Credits Photo : UEFA