Auteur d’un début de saison prometteur avec les Girondins de Bordeaux (13 titularisations en Ligue 1), Théo Pellenard nous a accordé un entretien afin d’évoquer ses souvenirs du Festival International Espoirs 2014. Un moment marquant pour le défenseur girondin qui découvrait l’équipe de France pour la première fois de sa jeune carrière. Interview.
Dans la foulée de ton premier contrat professionnel avec les Girondins de Bordeaux signé en mai 2014, tu disputes le Festival International Espoirs, ta première expérience avec l’équipe de France. Quel était ton état d’esprit au moment des faits avec toutes ces bonnes nouvelles ?
Je me rappelle de ce tournoi. J'y suis encore allé faire un tour l’année dernière. Tous les ans, dès que je descends, j’essaie d’aller jeter un coup d’œil sur les matchs. Le Festival a été une bonne expérience car cela avait été ma première sélection en équipe de France. Ça s'est déroulé chez moi à Toulon donc j’avais mes habitudes de terrain, c’était sympa. Comme vous l’avez dit, il y avait l'enchaînement du premier contrat pro et de la première sélection avec l’équipe nationale. J’étais quand même sur un petit nuage. Je prenais l’équipe de France comme la suite logique des événements même si je ne m’y attendais pas au départ forcément. C’était une très bonne expérience à vivre.
Cette équipe de France au Festival International Espoirs 2014 disposait d’une belle colonie bordelaise avec ta présence mais aussi celles de Gaëtan Laborde et Hadi Sacko. C’était un peu comme à la maison du coup ?
Oui j’étais plus à l’aise, je connaissais bien Hadi et Gaëtan, deux joueurs avec qui j’avais des affinités. J’étais en chambre avec Gaëtan donc forcément c’était plus simple pour moi au niveau de l’intégration. On avait une belle colonie bordelaise et je pense que cela a joué dans le fait qu’il y ait une bonne ambiance là-bas dans ce tournoi. Il y avait un bon groupe.
Pour ton premier match face à la Chine, vous concédez le match nul (1-1). Des souvenirs de cette première cape avec les Bleuets ?
C’était à Hyères si je me souviens bien sur un terrain où j’avais l’habitude de jouer. J’avais mes repères et forcément c’était plus facile d’enchaîner cette première cape en équipe de France. C’était vraiment un moment important pour moi. C’est une étape pas facile à gérer car c’est une première. J’étais encore mieux sur le deuxième match face au Portugal.
Tu es en effet titularisé face au Portugal qui comporte plusieurs futurs internationaux comme Joao Cancelo (Inter) et Bruno Fernandes (Sporting) avec un succès à la clé (2-1). Tu es impliqué sur le premier but de l’équipe de France avec cette longue passe qui aboutit finalement sur un but de Naby Sarr…
Je m’en souviens oui ! C’était un match très important pour nous car si on gagnait, on allait en finale contre le Brésil. On savait que l’équipe du Portugal était très forte. On les avait vus jouer pendant le tournoi. C’était un cran au-dessus de la Chine je pense. On a fait le job et puis il y a eu cette passe lors du but où j’étais impliqué donc c’est toujours intéressant et sympa d’avoir pu contribuer à la victoire de cette manière.
Ce Festival 2014 aura été marqué aussi par la finale spectaculaire entre la France et le Brésil de Marquinhos & co (2-5). Certes, tu ne disputes pas le match mais j’imagine que tu as des souvenirs de cette rencontre riche en buts.
C’était un match qu’on aurait pu faire basculer en notre faveur. La première période avait été très animée avec un score de parité à la pause. C’était une très bonne première mi-temps de notre part, après c’est vrai qu’on a un peu chuté sur la fin. Les Brésiliens ont réussi à mettre leurs occasions au fond. Malheureusement, on termine sur une mauvaise note en prenant cinq buts et en perdant cette finale. Après, il y avait une équipe en face qui avait pas mal de très bons joueurs comme Marquinhos, Doria, etc…
Dans cette équipe de France 2014, il y avait pas mal de futurs internationaux A avec notamment la paire Adrien Rabiot-Tiémoué Bakayoko. D’autres font parler d’eux actuellement comme Sébastien Haller ou encore Jordan Amavi. Que penses-tu de leur réussite actuelle ? Voyais-tu ces joueurs aller aussi loin ?
On voyait qu’il y avait de très bonnes individualités dans cette équipe de France. Vous avez cité les joueurs qui sont en forme ou dans des gros clubs en ce moment mais notre sélection comportait aussi pas mal de joueurs qui évoluent régulièrement en Ligue 1 actuellement comme Adrien Hunou, Jordan Ikoko ou Benjamin Bourigeaud. J’en croise pas mal sur les terrains. Il y avait beaucoup de bons joueurs.
Concernant Rabiot et Bakayoko qui ont réussi à aller en équipe de France, je trouve ça très bien et je suis content pour eux. Il faut qu’ils continuent comme ça et maintenant c’est à nous aussi de nous inspirer d’eux pour continuer à évoluer dans notre club et pourquoi pas les rejoindre plus tard là-haut.
A ce jour, le Festival International Espoirs reste ta seule expérience en équipe de France. Que t’a apporté le fait de disputer un tournoi international de ce genre ?
C’est quand même l’un des tournois les plus importants et reconnus en U20-U21. C’est un tournoi qui réunit beaucoup de grosses équipes internationales avec forcément des joueurs qui évoluent après dans les grands championnats. C’était une énorme satisfaction d’avoir disputé ce tournoi, de connaître cette première avec l’équipe de France. D’autant plus que c’est à côté de la maison.
Justement, vous avez disputé ce tournoi devant votre famille, est-ce que ça rend ce moment encore plus spécial ?
Oui forcément. J’avais tout le temps la famille qui était là aux entraînements, aux matchs. C’était un moment spécial et le tournoi était réussi grâce à ça, je n’étais pas du tout dépaysé. Au contraire, j’étais dans mon élément là-bas.
Une dernière question à propos des Girondins de Bordeaux. Vous enchaînez beaucoup de matchs depuis le début de la saison, est-ce que c’est une petite revanche sur le destin au vu de la grosse blessure connue il y a quelques années en arrière ?
Certains peuvent le voir comme une revanche, moi je parle toujours de destin. A un moment donné, s’il y a eu cette blessure, c’est que ça devait arriver. J’ai beaucoup travaillé pour revenir. Certains n’y arrivent pas, moi je voulais absolument revenir sur les terrains. Après une grosse blessure comme ça, ça met forcément du temps donc il a fallu passer par des étapes, rejouer en CFA, en Ligue 2 via un prêt puis retrouver le haut niveau et la Ligue 1 l’année dernière sur quelques matchs. Cette année, il y avait une chance à saisir et je l’ai saisie. Forcément, oui c’est une petite revanche mais sans cette blessure, je n’aurais pas été le même joueur que je suis actuellement. Il faut prendre le côté positif !
Propos recueillis par Amayes Brahmi - Follow @AmayesB