Formé à Everton et ancien international anglais U21, Tyias Browning a totalement changé de vie depuis sa signature en février 2019 à Guangzhou, le meilleur club de Chine de la dernière décennie (sacré 8 fois champion entre 2010 et 2020). Éligible pour jouer avec l'équipe nationale de Chine à travers son grand-père, Tyias Browning a complété le processus de naturalisation et a obtenu la citoyenneté chinoise. Désormais connu sous son nom chinois Jiang Guangtai, le défenseur de 27 ans nous raconte sa nouvelle vie en Chine et évoque ses souvenirs du Tournoi Maurice Revello lorsqu'il représentait la sélection anglaise.
Tyias, tu as pris part au Tournoi Maurice Revello (anciennement Tournoi de Toulon) en 2014. Durant la compétition, tu as été un titulaire indiscutable de l’équipe d’Angleterre et tu as affronté des sélections telles que le Qatar, le Brésil, la Corée du Sud, la Colombie et le Portugal. Quels sont tes souvenirs ? Qu’est-ce que le Tournoi t’a apporté ?
C’était globalement une excellente expérience pour moi car cela m’a donné la chance d’affronter certains des meilleurs jeunes joueurs du monde à ce moment-là. C’était aussi l’une de mes premières grandes compétitions en dehors du Royaume-Uni, cela m’a donné la confiance nécessaire pour aller de l’avant dans ma carrière tout en me procurant un véritable aperçu de ce qu’était le football étranger.
De nombreux joueurs de cette équipe d’Angleterre, dont toi, ont par la suite atteint le niveau international senior (James Ward-Prowse, Eric Dier, Nathaniel Chalobah, Nathan Redmond, Michael Keane…). Est-ce que tu sentais déjà à ce moment-là, en 2014, que la sélection anglaise était bourrée de joueurs prometteurs ?
Oui, absolument ! Durant chaque rassemblement de l’équipe nationale d’Angleterre auquel j’ai pu prendre part, tu pouvais détecter un potentiel chez la plupart des joueurs présents. C’est super de voir une grande partie de mes coéquipiers réussir au plus haut niveau désormais !
L'équipe d'Angleterre avant le duel face au Portugal lors du Tournoi Maurice Revello 2014
En février 2019, tu as rejoint le géant chinois Guangzhou après avoir passé toute ta carrière en Angleterre (Everton, Wigan, Preston North End, Sunderland). Est-ce que la présence à Guangzhou de la légende italienne Fabio Cannavaro a joué un rôle-clé dans ton arrivée ?
Oui, bien sûr. Son CV parle de lui-même et il a réalisé des choses fantastiques ici en tant qu’entraîneur également. A partir du moment où je suis arrivé, il a joué un rôle important sur et en dehors du terrain. En termes d’apprentissage, il y a peu de personnes plus qualifiées que lui.
Tu étais éligible pour représenter la Chine à travers ton grand-père. Quand as-tu décidé de représenter la Chine au niveau senior ?
Je pense que le moment décisif fut lorsque les règles ont changé ici et que nous savions que l’option était présente. C’est à partir de cet instant que les conversations ont commencé à évoluer et que nous avons commencé à étudier cette opportunité.
Comment est le football asiatique comparé au football anglais ? Quelles sont les similarités et les différences ?
C’est bien plus compétitif que ce que les gens pensent et les fans sont extrêmement passionnés par le football. Il y a beaucoup de choses auxquelles tu dois t’adapter sur et en dehors du terrain, les conditions climatiques étant l’une de ces choses mais je pense que je me suis très bien adapté à tout ceci.
Quand nous lisons tes récentes interviews, tu sembles ravi par ta nouvelle vie en Chine. Penses-tu avoir vécu une adaptation rapide ? Qu’est-ce que ce transfert t’a apporté sur le plan personnel ?
Quand je regarde en arrière, cela a été un long voyage pour arriver jusqu’ici et tout n’a pas été sans heurts. J’ai eu besoin d’une période d’adaptation, surtout que j’étais loin de ma famille mais comme je l’ai dit plus tôt, j’ai d’excellentes personnes autour de moi au club à Guangzhou. En repensant à cela maintenant, l’expérience ici a été excellente hormis la pandémie qui a été extrêmement difficile à vivre pour chacun. J’ai hâte de poursuivre mon aventure ici.
Tu as été intégré récemment dans l’équipe nationale de Chine. Tu as même obtenu tes trois premières sélections contre Guam, les Philippines et la Syrie. Cela fait quoi de faire ses débuts internationaux ?
C’était un vrai moment de fierté pour moi et ma famille. C’était l’un de mes buts lorsque je suis arrivé en Chine et j’étais impatient de l’atteindre. En plus, les trois matchs joués ont abouti sur des victoires, ce qui a rendu ces moments encore meilleurs.
En septembre, tu prendras part avec la Chine au troisième tour de qualification des éliminatoires de la Coupe du Monde 2022. Qu’est-ce que tu attends de ton équipe nationale lors de ces rencontres ?
Nous sommes actuellement en stage de préparation en vue de ces éliminatoires. C’est super de voir l’enthousiasme et la motivation de chacun pour réussir. Je pense que si l’on s’en tient à notre plan de jeu et que nous restons concentrés sur nous-mêmes, nous avons une grande chance de nous qualifier.
Tu as 27 ans, quel est ton plus grand rêve d’ici la fin de ta carrière ?
Mon plus grand rêve actuellement est de se qualifier pour la Coupe du Monde en 2022. C’est le rêve de quasiment chaque footballeur…
Propos recueillis par Amayes Brahmi -
Crédits photo : NBQIU