Après une belle carrière de footballeur passée en grande partie au Portugal, Grégory Arnolin est désormais agent de joueur dans la société ProEleven spécialisée dans le management des carrières de joueurs et d'entraîneurs de football. Présent au Tournoi Maurice Revello, nous sommes allés à sa rencontre pour en savoir un peu plus sur sa venue ici et sur son nouveau métier.
Arnaud, quelles sont les raisons de votre venue au Festival ?
J’ai l’habitude d’assister à ce Tournoi. J’accompagne beaucoup les joueurs que ce soit en France ou dans des tournois internationaux. On y retrouve de très bons joueurs. Il est renommé par rapport aux noms qui y sont passés. Je suis venu voir les nouveaux talents. J’ai aussi des joueurs dans l’équipe du Portugal.
Ce sont lesquels ?
J’ai le gardien du Vitória, João Valido. Sinon, je suis plus sur de l’accompagnement.
Quel est votre rôle exactement ?
Je suis agent de joueur. Je travaille dans l’agence ProEleven, basée au Portugal. On a comme entraîneur André Villas-Boas qu’on a fait signer à Marseille récemment. On a également Marcos Silva à Everton ou Paulo Bento sélectionneur de la Corée du Sud. Comme joueurs on a, entre autres, Diogo Dalot qui est à Manchester United ou Pedro Rebocho à Guingamp. On est présent sur 54 pays. On observe les joueurs.
Comment êtes-vous venu à faire ce métier-là ?
Après ma carrière de joueur, il fallait que je me reconvertisse. J’ai eu une invitation de mon agent de l’époque et j’apprends à aimer mon boulot depuis quatre ans. Je suis responsable de toute la partie française. J’apprends à connaître beaucoup de gens. Je reste dans le football mais plutôt dans le côté business.
En quoi consiste votre métier ?
On a la chance, avec ce que représente ProEleven, de voir des joueurs voulant travailler avec nous. On essaie de trouver les nouveaux talents pour essayer de les accompagner. Au début de ma carrière, je n’ai pas eu d’accompagnement et à un certain moment, j’en ai eu besoin. Avec l’aide de mon agent, j’ai pu aller jouer en Espagne. C’est quelque chose d’important pour un joueur aujourd’hui.
"Je pense qu'André Villas-Boas est la personne idéale pour que l'OM retrouve une place sur le podium"
Quel est votre lien avec le coach portugais de l’OM, André Villas-Boas ?
On a de très bonnes relations. C’est une personne que j’apprécie beaucoup de par son parcours et sa personnalité. J’espère qu’il connaîtra beaucoup de succès à Marseille. Il a le charisme et je pense que c’est la personne idéale pour que Marseille retrouve une place sur le podium.
Vous avez passé une grande partie de votre carrière au Portugal (huit saisons passées dans six clus différents). Quel lien avez-vous avec ce pays ?
J’ai fait ma formation au Red Star et au PSG. Je n’ai pas eu ma chance en France et j’ai dû partir. Je m’en rappellerai toujours. Je suis parti un jour avant mes examens de ma licence STAPS. J’ai pris un risque et j’en suis content. Je suis parti au Portugal ce jour-là et je ne suis plus revenu après. On m’avait vu jouer et on m’a contacté pour aller là-bas. Je me suis dit : "pourquoi pas ?". Au final, j’ai réussi à faire une carrière raisonnable.
Êtes-vous reconnaissant envers les clubs portugais qui vont ont donné votre chance ?
Bien sûr. On a un problème en France. Il y a beaucoup de joueurs et de talents. Certains méritent de pouvoir s’exprimer mais il y a de la réticence. C’est dommage. C’est pour cela que des joueurs partent à l’étranger et arrivent à exploser.
"En Inde, j'ai eu la chance d'évoluer aux côtés de Robert Pirès et d'être coaché par Zico"
Au Portugal, c’est différent ?
C’est un pays super accueillant ou il n’y a pas de préjugés. Si on a des qualités, ils nous laissent nous exprimer sur le terrain. Ce pays m’a accueilli et m’a fait grandir. J’ai beaucoup appris là-bas. Je suis Français mais redevable envers ce pays où j’y habite. Je me sens à moitié Français et Portugais.
Un petit mot sur votre passage en Inde. Quelle retirez-vous de cette expérience ?
J’ai fait beaucoup de connaissances là-bas. J’ai eu la chance d’évoluer aux côtés de Robert Pirès avec qui j’ai une bonne relation aujourd’hui. Zico était mon coach. C’était une superbe expérience. J’étais un peu réticent au début. J’ai tenté et si je devais le refaire, je le referais. Le football en Inde grandit et va continuer de grandir. D’ici quelques temps, on va commencer à parler du football indien.
Est-ce qu’il y a une équipe qui vous épate pendant ce Tournoi ?
J’ai vu une superbe équipe du Japon. Au niveau tactique, il y a un gros progrès. Ce sont de très bons joueurs. L’équipe a l’air de bien travailler. C’est l’équipe révélation du Tournoi. Concernant la France ce sont des joueurs plus jeunes.
Propos recueillis par Julien Philipakis et Jordan Bozonnet
Crédits photo : Jordan Bozonnet