logo tournoi

Découvrezles stars de demain

menu

9 décembre 2019

INTERVIEW - Olivier Pickeu : « Le Tournoi Maurice Revello, une expérience exceptionnelle »

img

Directeur sportif d’Angers SCO depuis une dizaine d’années, Olivier Pickeu est une figure connue du football français. Il a entre autres permis au SCO de recruter  Nicolas Pépé ou encore Jeff Reine-Adélaïde… Reconnu par ses pairs, Olivier Pickeu a également été joueur professionnel. Il a notamment participé trois fois au Tournoi Maurice Revello, en 1989, 1990 et 1991. Il retrace ses souvenirs et ses projets.

Olivier, vous avez participé trois fois au Tournoi Maurice Revello (NDLR : 19891990 et 1991), ce qui fait de vous un acteur particulier de l’histoire de la compétition.

Le tournoi et moi, c’est une grande histoire ! Ma première participation, c’était avec l’INF Vichy (NDLR : l’ancêtre de l’INF Clairefontaine). On était venus à la dernière minute pour remplacer une équipe nationale qui était absente. C’était super enrichissant, car j’arrivais dans une phase où à la sortie de l’INF, il fallait que je trouve un club professionnel. On a pu jouer contre les meilleurs joueurs de la génération, c’était une véritable récompense pour nous. C’est un tournoi où j’ai pris énormément d’expérience, et j’ai continué à avoir des contacts importants avec les clubs à ce moment-là. J’ai vécu des moments exceptionnels avec les copains de la promotion car on se retrouvait dans un contexte où on sortait de l’INF pour être à Sanary, avec la plage et le soleil. Que demander de plus ?

Après l’avoir disputé avec l’INF Vichy, vous avez participé au Tournoi deux années de suite avec l’Equipe de France Espoirs.

A la sortie de mon premier tournoi, j’ai signé à Caen, c’était l’équipe où je voulais commencer ma carrière professionnelle. Une année passe, et je découvre l’équipe de France Espoirs. Avec elle, ç’a été un niveau supérieur car dans cette génération, il y avait des joueurs qui sont devenus champions du monde comme Emmanuel Petit ou encore Fabien Barthez. A notre époque, le tournoi avait une saveur particulière, il fallait absolument le gagner. La fédération envoyait la meilleure promotion pour le remporter.

Olivier Pickeu (troisième en haut en partant de la droite) avec l'INF Vichy lors du Tournoi Maurice Revello 1989

"Contre la Pologne, je vois un type qui dribble tout le monde, et là je regarde mes potes, et je demande : 'C’est qui lui ?'. C’était Zidane !"

En 1991, un certain Zinédine Zidane faisait partie de votre équipe…

Je commençais à être installé en équipe de France Espoirs à ce moment-là. Lors du premier match contre la Pologne, je vois un type qui dribble tout le monde, et là je regarde mes potes, et je demande : « C’est qui lui ? ». C’était Zidane ! Punaise, il me plaisait trop (sic) ! Plus tard dans la compétition, il arrive à prendre un carton rouge (rires). On avait de très bons joueurs dans cette génération, mais tout de suite on a senti que c’était un joueur différent. Après, on est devenus amis, car quand je signe à Toulouse en 1993, lui jouait à Bordeaux, cela nous a rapproché.  

La même année, vous avez terminé deuxième meilleur buteur du Tournoi derrière un certain Alan Shearer

J’étais dégouté ! On perd 1-0 la finale contre l’Angleterre sur un but de Shearer, qui finit meilleur buteur, et moi deuxième du classement derrière lui. Alors que la veille, les Anglais étaient en train de boire des cocktails sur la plage pendant que nous, on tournait au sirop à l’eau. On se disait « c’est bon, c’est du tout cuit ». Et finalement on s’est inclinés…

La feuile de match de la finale du Tournoi Maurice Revello 1991

Est-ce que le Tournoi a été un tournant pour votre carrière ?

C’était une expérience exceptionnelle avec des rencontres de haut niveau. Par rapport à la construction de mon réseau, ç’a été une période importante. Je côtoie aujourd’hui des gens que j’ai rencontrés grâce au Tournoi. Cela a été un tremplin pour ma carrière. J’ai signé mon premier contrat professionnel et j’ai découvert l’équipe de France Espoirs avec le Tournoi.

C’est donc un souvenir marquant…

Forcément, le Tournoi a marqué ma vie. Outre le fait d’avoir commencé mon chemin en professionnel, il est associé à quelque chose de plus personnel. En 1991 avec l’équipe de France, on a passé une journée sur la plage à Porquerolles. Sur la même plage, il y avait une fête de famille. En 1992, j’ai rencontré ma femme, on s’est marié en 1994. Un été, elle m’a emmené à une fête de famille sur cette même plage. C’était prémonitoire. Depuis, j’adore le Sud de la France.

En tant que directeur sportif, est-ce important pour vous d’assister maintenant au Tournoi Maurice Revello ?

C’est un tournoi que j’adore et que je continue à suivre. Enormément de joueurs du SCO y ont participé, Baptiste Santamaria, Stéphane Bahoken, Thomas Mangani, et plus récemment Wilfried Kanga, Rayan Ait Nouri, Anthony Mancini Gomez. En 2018, je suis venu avec mon équipe de recrutement à Salon-de-Provence. Nous avons raté de peu l’équipe de Portugal, qui a ensuite remporté l’Euro U19.

Que pensez-vous du Tournoi aujourd’hui ?

C’est une réussite exceptionnelle. Je suis content qu’il existe une communication comme ça, qui est faite en dehors du moment du Tournoi. C’est une chance et tous les meilleurs joueurs au monde sont passés par ce Tournoi prestigieux.

Quelle est la politique du SCO au niveau du recrutement pour les prochains mois à venir ?

On cherche à faire des gros coups à l’étranger. Je pense que le club est prêt pour passer ce cap. J’espère revenir au Tournoi pour la prochaine édition et observer les pépites de demain.

Propos recueillis par François Lecorps
Crédits photo : Angers SCO