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31 juillet 2019

INTERVIEW – Gilles Eyquem : « Remporter l’Euro U19, que du bonheur ! »

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Trois ans après son dernier titre dans cette compétition, l’équipe de France a de nouveau remporté l’Euro U19 dimanche dernier en s’imposant en finale contre l’Allemagne, sous la houlette du sélectionneur Gilles Eyquem. Ce dernier possède désormais trois championnats d’Europe U19 (2013, 2016, 2019) à son actif. Entretien avec un sélectionneur heureux.

La France remonte sur le toit de l’Europe en terminant invaincue. On vous imagine satisfait après tant de travail…

C’est un réel plaisir et que du bonheur. C’est toujours beau d’avoir toutes ces émotions avec ce groupe de filles. D’autant plus que nous avons démarré une compétition avec beaucoup de jeunes filles qui découvraient les phases finales avec des U19. C’était vraiment un joli pari surtout lorsque l’on sait combien les nations européennes travaillent fort et à quel point ça devient difficile d’aller chercher des titres.

Vous parlez de pari… qu’est-ce que vous a poussé à miser sur la jeunesse ?

Plusieurs choses. Il y a une Coupe du Monde U20 derrière (NDLR : en 2020), on est toujours dans l’anticipation dans le foot, on essaie de préparer les choses bien en amont. Il y avait un peu de cette idée. Les filles ont aussi prouvé que même étant jeunes, elles pouvaient avoir du caractère. C’est ce qu’elles ont démontré lors des stages ou encore à la Sud Ladies Cup pour beaucoup que j’ai pu découvrir du fait que j’avais laissé sciemment toutes les Lyonnaises et Lilloises à la disposition de leurs clubs. Beaucoup de filles se sont révélées et ont montré au fur et à mesure de la compétition qu’on avait fait le bon choix. Les joueuses ont prouvé qu’elles avaient du caractère et c’est une force quand on veut chercher des titres.

Vous parlez de joueuses découvertes à la Sud Ladies Cup 2019. On pense notamment à Chloé Philippe, la milieu de Reims, qui a finalement fait partie de l’aventure à l’Euro et a même été titularisé en finale. Est-ce que d’autres joueuses entrent dans ce cas de figure ?

Hormis Chloé Philippe non car j’avais essayé la plupart des joueuses avant. En revanche, la Sud Ladies Cup m’a permis de conforter quelques choix, Oriane Jean-Francois par exemple ou Margaux Le Mouël. Des jeunes filles qui avaient vécu difficilement la saison précédente puisqu’elles avaient été gravement blessées. La Sud Ladies Cup m’a conforté dans l’idée que ces filles étaient revenues à un bon niveau.

« J’aime ce métier de former, d’accompagner ces jeunes filles vers le plus haut niveau »

Outre le sacre final, la France termine aussi avec le titre honorifique de meilleure attaque de l'Euro. Forcément, un motif de satisfaction pour un sélectionneur….

Oui ! Depuis toujours, du moins depuis que je suis en sélection féminine, on prône le jeu, c’est ce qu’on le recherche. C’est à l’image du football féminin, on a envie de garder cet enthousiasme, de faire plaisir et de montrer des choses positives. On a la chance d’avoir du potentiel offensif, il faut en profiter. Défendre est toujours plus facile…

Lors d’une interview donnée en mai sur notre site internet, vous aviez insisté sur la notion de groupe et de projet. Est-ce que cela a été la clé du succès français à l’Euro ?

Oui, complétement !  Je ne vais pas dire que j’étais sûr de moi mais dans les choix du dernier stage de préparation à Clairefontaine, cela a été un des passages obligés de créer ce groupe, voir celles qui pourraient vraiment s’inscrire dans le projet. J’ai vu, au fur et à mesure, des filles qui ne m’ont vraiment pas déçu sur ce point-là. Elles ont été généreuses, portées sur l’objectif et n’ont jamais rien lâché. Ce sont des valeurs que nous attribuons souvent à d’autres nations qui sont toujours pugnaces et ça fait plaisir quand c’est enfin une équipe de France qui réussit dans ce domaine.

Finissons avec une question sur votre cas personnel : remporter cet Euro, c’est aussi le retour vers un sacre puisque c’est la troisième fois de votre carrière que vous remportez cette compétition. Comment le vivez-vous ?

C’est du plaisir, c’est bien. C’est ce que j’aime dans le football, ce travail sur la formation des joueuses. Même si notre implication est moindre, car c‘est quand même dans les clubs qu’elles travaillent, j’apprécie tout ce qu’on peut apporter grâce à des matchs de haut niveau et de belles compétition dans leur catégorie. J’aime ce métier de former, d’accompagner ces jeunes filles vers le plus haut niveau. Quand on les voit ensuite en équipe de France A, c’est un plaisir supplémentaire.

Propos recueillis par Amayes Brahmi -