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26 juin 2022
Les Bleuettes prêtes à casser le plafond de verre
Malgré la défaite subie face aux Etats-Unis lors de la 1ère journée de la Sud Ladies Cup, l’Équipe de France s’avance quand même avec de grandes ambitions pour cette troisième édition. Battues in extremis en 2018 et 2019, les Françaises espèrent conjurer le sort cette année dans un tournoi qui leur offre une médiatisation inédite.
Toujours placé, jamais gagnante. Sur le podium des deux premières éditions de la Sud Ladies Cup, les Tricolores n’ont néanmoins jamais réussi à monter sur la plus haute marche. Et même si la France est une nation qui a éternellement fait les yeux doux à ses perdants magnifiques, les partenaires d’Océane Hurtré ne veulent pas entendre parler cette année d’une hypothétique place d’honneur. « On veut remporter ce tournoi pour vraiment nous donner de la confiance entre les joueuses et arriver à la Coupe du Monde avec de la motivation ». Alice Sombath n’a pas froid aux yeux et ses mots raisonnent au nom de toute une équipe.
Même son de cloche lorsque qu’on évoque le statut de favoris des États-Unis avec Sonia Haziraj, qui nous reprend immédiatement. « C’est une grande nation, c’est vrai, mais chez les jeunes lors de la dernière Coupe du Monde elles n’ont pas brillé. On sait que ce sont des athlètes avant même d’être des footballeuses. Mais on a nous aussi des forces à faire valoir. »
En préparation pour la Coupe du monde U20 qui aura lieu Costa Rica, les Françaises vont pouvoir se mesurer pendant une semaine à trois nations qui auront toute une chance de soulever le titre mondial en août prochain. L’occasion pour Sonia Haziraj de constituer un groupe avec une grande force collective à un mois de la grande échéance. « L’objectif, c'est d’engendrer de la confiance, et celle-ci vient avec la victoire. C’est un groupe que j’ai eu très peu au cours de la saison. Le but est de créer une vraie cohésion et que l’on ait des émotions positives ensemble. »
Sonia Haziraj, la sélectionneure de l'équipe de France U20
Une visibilité grandissante
« Je sais que la Sud Ladies Cup et la Coupe du Monde sont télévisées, donc c’est le moment de bien performer parce qu’il y aura des regards sur nous », lance la défenseuse de l’Olympique Lyonnais, consciente également qu'une telle compétition « pourrait faire évoluer (sa) carrière ». C’est bel et bien une occasion de briller pour ces jeunes joueuses.
Personne n’est dupe et la retransmission en direct de la Sud Ladies Cup 2022 sur la chaîne L’Équipe n’échappe pas non plus à Sonia Haziraj. « Bien sûr, c'est une grande satisfaction. On est là pour ouvrir et partager au public le football féminin. Pour nous, ce n'est que du positif. »
L’aurore d’une ère nouvelle
Le football féminin s’ouvre les portes d’une médiatisation qui n’a pas toujours été évidente. On aperçoit la lumière au bout du tunnel, même s’il y a encore de la route avant d’obtenir la place qu’elles méritent. La coach des Tricolores surveille cette évolution d’un œil attentif depuis ses débuts en tant que joueuse professionnelle. « Le football féminin a bien évolué et il y a beaucoup plus de visibilité. On a eu la chance d’avoir deux Coupe du monde en 2018 et 2019. Cela a donné un vrai élan. Maintenant, on a les Jeux olympiques en 2024. »
Une médiatisation permettant de fouler sereinement le terrain de football, autrefois monopolisé par les hommes. « La communication fait partie intégrante de notre métier pour montrer aux gens comment elles évoluent. Les médias nous permettent d’avoir une belle vitrine. Et c’est celle-ci qui va emmener les jeunes filles à s’intéresser au football »,explique Haziraj. On n'attend que ça, nous. C’est bien pour les joueuses d’être visible notamment parce que ce sont des joueuses qui n’ont pas beaucoup de temps de jeu en club. L’objectif est de pouvoir montrer toutes leurs qualités et leurs valeurs à travers ce tournoi ».
Une étape supplémentaire à franchir pour ses compétitrices, déterminées à soulever le trophée de la Sud Ladies Cup 2022.
Lucas Emanuel et Patrick Latrémolière
