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6 février 2019

INTERVIEW – Sana Daoudi : « Pourquoi pas intégrer l’équipe de France A d’ici un ou deux ans…»

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Après avoir évolué au Paris Saint-Germain et l’Atletico Madrid, Sana Daoudi a mis le cap sur l’En Avant Guingamp cette saison. Titulaire au sein du club breton, la milieu de 20 ans passe en revue son actualité : sa participation à la Sud Ladies Cup 2018, la Coupe du Monde U20, son apprentissage de la Division 1 mais aussi ses ambitions pour la suite de sa carrière.

Sana, la France a terminé deuxième de la Sud Ladies Cup 2018 en juin dernier. Que retiens-tu de cette toute première édition qui a réuni la France, les Etats-Unis, l’Allemagne et Haïti ?

C’est un très beau tournoi avec de très belles équipes. On nous a superbement accueillies. Le terrain tout comme le personnel étaient top. Au niveau du résultat, on a terminé deuxièmes mais on aurait préféré finir premières. Cela nous a servi de préparation pour la Coupe du Monde U20 et ce fut un bon apprentissage en termes de résultats mais aussi sur ce qu’on a pu faire de bien ou de mal.

Tu parles d’apprentissage, qu’est-ce que cette participation à la Sud Ladies Cup a pu apporter en termes de préparation pour le Mondial ?

Lors du premier match contre Haïti par exemple, on a essayé de de jouer, je pense qu’on a bien fait. On a bien vu que les équipes présentes n’étaient pas là pour perdre. Au contraire, elles désiraient obtenir un résultat et le plus important était que ces nations étaient présentes quelques semaines plus tard à la Coupe du Monde U20. Ça nous a permis de voir leur niveau et d’avoir une idée sur ces sélections.

La Coupe du Monde U20 justement : tu as été titulaire lors des cinq matchs disputés par la France. Qu’est-ce que tu en retiens sur le plan personnel ? Tu as notamment été nommée joueuse du match en quarts de finale contre la Corée du Nord.

Personnellement, c’était une belle expérience mais nous avions un objectif collectif qui était de remporter cette Coupe du Monde. On ne l’a pas fait, c’est une grosse déception. Concernant mes prestations, j’aurais pu faire mieux mais on ne peut pas revenir en arrière. On voulait gagner cette Coupe du Monde qui se disputait en France devant des supporters au top. Malheureusement, on n’a pas réussi à atteindre notre but. Je retiens cette déception même si j’ai fait beaucoup de matchs.
A travers les déceptions, on apprend beaucoup, j’espère que cela va me permettre de m’améliorer sur certains points. On apprend dans ce genre de match.

« La défaite en demi-finale de Coupe du Monde U20 ? On ne l’oublie pas… »

A l’issue de la défaite en demi-finale contre l’Espagne, tu as parlé de « coup dur ». Qu’en est-il quelques mois plus tard ?

La défaite, on ne l’oublie pas. Ce qui nous a fait le plus mal, c’est qu’on perd encore contre l’Espagne, comme lors de la finale de l’Euro U19 un an auparavant. Elles nous avaient privées d’un titre à l’époque et là d’une finale de Coupe du Monde. Ca faisait trop…

Au vu de ce qu’on a produit, on ne méritait pas de passer même si nous avons eu quelques occasions. On n’a pas montré ce qu’on devait montrer et on ne méritait pas de gagner tout simplement.

En sélection, notamment durant la Sud Ladies Cup et le Mondial U20, tu as côtoyé Emelyne Laurent et Marie-Antoinette Katoto qui ont intégré par la suite l’équipe de France A. Pensais-tu les voir déjà atteindre les seniors aussi tôt ?

Honnêtement, oui. Un exemple : Marie-Antoinette, ça fait longtemps que je joue avec elle. On est ensemble à Paris depuis les U16 et je l’ai vu évoluer. On savait déjà qu’elle avait énormément de talent. Ça ne m’étonne pas qu’elle soit en A.
Emelyne, c’est pareil, elle a de grosses qualités. Ce sont des filles qui ont beaucoup de talent et un gros potentiel. Leur convocation en A ne me choque pas du tout, au contraire, elles le méritent et c’est bien pour la France d’avoir des jeunes joueuses de ce niveau-là.

« Signer à Guingamp ? Je ne regrette pas mon choix ! »

Après tes expériences au PSG et l’Atletico Madrid, tu es en train de vivre cette saison ton premier exercice complet en termes de temps de jeu. Comment se passe le début de saison avec l’EA Guingamp ?

Je suis arrivée en septembre, un peu tard. Franchement, les filles m’ont super bien accueillie, le staff a été top avec moi. Ça s’est très bien passé. Je suis venu pour obtenir du temps de jeu, aujourd’hui je l’ai. Je suis très contente d’être ici. Les installations sont bonnes, j’apprends tous les jours. Je suis en pleine découverte de la Division 1, c’est ma première année à ce niveau, le but est d’enchaîner les matchs et c’est ce que je fais.

L’équipe est jeune, composée d’une bonne partie de joueuses de moins de 25 ans. Est-ce que cela a joué dans ton adaptation ?

Oui, c’est une équipe jeune. L’avantage c’est que par rapport au club où j’étais avant, celui-ci fait beaucoup confiance aux jeunes. Je connaissais certaines filles déjà donc cela a facilité mon choix et mon adaptation. Je ne regrette pas mon choix.

Quels sont tes objectifs pour la suite aussi bien en club qu’en sélection ?

En club, je veux continuer à enchainer des matchs et apprendre. C’est ma première année donc il ne faut pas que je sois trop exigeante envers moi-même, même si je le suis beaucoup. C’est important de continuer à apprendre et grandir.
Concernant l’équipe de France, c’est davantage sur le long terme. Aujourd’hui, je ne suis pas prête, j’ai encore un cap à franchir et ça passera par des performances en club. Mon but, ce n’est pas de faire une sélection seulement mais d’être appelée plusieurs fois et de durer. Pourquoi pas intégrer les Bleues d’ici un ou deux ans…

Propos recueillis par Amayes Brahmi - 

Crédits photo : Hélène Dos Santos