Le portier franco-japonais connaît un parcours atypique. De ses débuts au Japon en passant par la Bretagne et maintenant l’Espagne, l’actuel joueur d’Extremadura a déjà beaucoup voyagé. Il découvre cette année le Festival International Espoirs, l’occasion rêvée de faire ses preuves à deux ans des JO dans son pays, au Japon. Portrait.
Naître à Paris en 1998, quand on est dans le monde du football, est un joli clin d’œil. Mais Louis Takaji Julien Yamaguchi y restera seulement six petits mois. Juste le temps de pouvoir marcher à quatre pattes. Il apprendra à se tenir debout au Japon. La famille Yamaguchi s’envole pour l’Empire du soleil levant, le pays d’origine de sa mère. Là-bas, le Franco-Japonais apprend le football. Il intègre le FC Tokyo à partir de la catégorie U15 mais reprend l’avion quasiment dans la foulée. À l’âge de 16 ans, il retourne en France, le pays d’origine de son père. Cette fois-ci, direction la Bretagne et le FC Lorient, club pour lequel il joue trois années en équipes de jeunes. Il note une grosse différence entre le football européen et asiatique : « On travaille beaucoup la technique en tant que gardien en centre de formation au Japon. En France, c’est davantage basé sur le jeu et la connaissance du football dans sa globalité. »
Direction Extremadura, au Sud-Ouest de l’Espagne
La Bretagne est franchement une belle région mais l’Espagne l’attire depuis longtemps… « J’aime ce pays, j'avais envie de tenter ma chance là-bas », déclare-t-il. Il intègre Extramadura UD à l’été 2017, club évoluant en troisième division espagnole. Dans le Sud-Ouest, à la frontière du Portugal et de l’Andalousie, il se sent bien. « On joue la montée en deuxième division. C’est une équipe assez costaud », assure le porter d’1,86m. « Pour ma première saison, j’ai beaucoup joué avec la réserve et même fait quelques bancs avec l’équipe A. Ça se passe plutôt bien. On va voir comment cela évolue la saison prochaine. »
Le Festival comme opportunité, les JO comme objectif
En attendant, il est actuellement en Provence. Non pas pour visiter la région en tant que touriste, mais pour participer au 46e Festival International Espoirs avec la sélection japonaise. Une nation habituée à fouler ces terres puisque les Nippons fêteront leur 13e participation au Tournoi Maurice Revello cette année. « Jouer ce tournoi où de grands joueurs sont passés, ça me rend heureux », avoue-t-il. Dans une poule relevée les mettant aux prises avec le Portugal, la Turquie et le Canada, l’objectif des Samuraï Blue est de se qualifier pour les demi-finales. Mais ce tournoi va surtout leur permettre de préparer au mieux les Jeux Olympiques 2020. Ils se dérouleront à Tokyo. Une occasion en or pour Yamaguchi. « Pile au moment où je pourrais être sélectionné avec les U23 en plus… Ce serait magnifique d’y participer. C’est mon objectif principal. » L’avenir du Franco-Japonais est peut-être déjà tout tracé…
Jordan Bozonnet