Alors que cette 50e édition du Tournoi Maurice Revello s'est achevé sur une victoire de l'Ukraine contre la Côte d'Ivoire aux tirs au but, cette année a vu 10 équipes s'affronter et proposer de belles rencontres. Après avoir parlé des places 10 à 5, rentrons maintenant dans le vif du sujet avec les équipes du dernier carré.
4e: France
Le pays hôte, vainqueur en 2022, emmené par le sélectionneur Landry Chauvin comptait dans ses rangs plusieurs grands joueurs tricolores. Passant de Matthis Abline (FC Nantes) à Kassoum Ouattara (AS Monaco) ou encore le gardien de Sochaux Mathieu Patouillet, cette jeune génération de 2002-2003 avait l'occasion de jouer pour une dernière fois tous ensemble. Le manque d'automatismes et la fatigue d'une saison pleine pour certains liés à l'absence de certains joueurs comme Lesley Ugochukwu, parti rejoindre la sélection olympique auront sûrement eu raison de l'équipe de France. En effet, chaque année les supporters en attendent beaucoup de leurs stars nationales mais malheureusement la 14e victoire du Tournoi n'est pas pour cette année. En effet, les Français ont chutés d'entrée face à la Côte d'Ivoire (0-2) puis lors de la séance des tirs au but contre le Mexique (2-2 puis 3-4 TAB). Un début de Tournoi fort compliqué pour une équipe déjà au pied du mur et qui sait qu'elle va devoir gagner. Ce sursaut d'rogueil aura permis aux Bleus de s'imposer lors de leurs deux dernières confrontations et ainsi obtenir leur place pour la petite finale. Dans un match poussif, Mathieu Patouillet encaisse malheureusement un but italien en toute fin de partie qui empêche la France de finir sur le podium.
3e: Italie
C'était le grand retour de la Squadra Azzura dans les Bouches-du-Rhône après leur dernière participation en 2011. Dans le groupe de l'Ukraine, les Transalpins faisaient office de favori. Une première victoire face au Japon (4-3) les place directement en bonne posture. Cependant, lors de eur deuxième rencontre face à l'Ukraine, tout ne se passera pas comme prévu. Bousculés à tous les niveaux, l'Italie coulera et s'inclinera lourdement sur le score de 4 buts à 0. Le match face au Panama a également failli finir sur un triste sort si Cher Ndour avait pas égalisé dans les dernières secondes du temps additionnel (90'+6) pour envoyer son équipe aux tirs au but, séance finalement remportée par son équipe. Une deuxième place obtenue dans ce groupe B qui leur a permis d'affronter la France dans le match pour la 3e-4e place. C'est Leonardo Cerri, joueur de la Juventus Turin, qui permet à son équipe de remporter la partie en inscrivant l'unique but de la rencontre à la 89e minute, lui qui était rentré seulement six minutes avant en jeu. Une belle troisième place donc pour les Italiens qui rééditent la même performance qu'il y a 13 ans.
2nd: Côte d'Ivoire
Onzième participation pour les Elephants, déjà présents en 2023 avec une cinquième place. Le sélectionneur, Lassina Dao, est venu avec une génération de 2006-2007 au Tournoi, un choix qui a pu paraître surprenant mais qui pourtant aura porté ses fruits. Composée principalement de joueurs évoluant au pays, la sélection ivoirienne, à contrario d’autres nations comme la France, n’a pas de noms ronflants dans sa liste. Le plus connu d’entre eux est Luck Evrard Zogbe qui évolue avec l’équipe réserve du Stade Brestois. Plusieurs joueurs ont su tirer leur épingle du jeu et se révéler durant la compétition. C’est le cas de Christ Ivan Alex Wawa, auteur pour l’instant de deux buts et trois passes décisives. Ailier percutant et incisif, Wawa fait partie des joueurs locaux, il joue au Racing Club Abidjan. La sélection compte également des joueurs évoluant à l’étranger, à l’image de Odilon Kouassi, véritable plaque tournante de l’équipe. Expatrié du côté de Horsens en deuxième division danoise où il joue peu, le milieu offensif de formation a été replacé en sentinelle en début de saison par le sélectionneur Dao Lassina. Avec trois victoires consécutives en phase de groupes, nul doute que le travail du sélectionneur porte ses fruits. Seul petit bémol, cette défaite face à l'Arabie Saoudite lors du dernier match mais sans grande incidence pour la suite, la Côte d'Ivoire atteignant la finale pour la troisième fois. Malheureusement pour cette jeune génération, la différence d'âge avec l'Ukraine U23 sera trop forte mais ils ont tenus en haleine les supporters venus les voir à Salon-de-Provence. Rapidement menés au score, Patrick Ouotro permettra à son équipe de réduire l'avance peu avant la mi-temps puis de remettre les compteurs à zéro à la 59e minute, envoyant les deux équipes aux tirs au but. Malgré ces efforts, la Côte d'Ivoire s'inclinera 5-4 et finira finaliste malheureux pour la seconde fois après celle de 2017. Beaucoup de travail attend encore l’ex-sélectionneur de l’Algérie Olympique avec en ligne de mire la CAN U20 en 2025, compétition à laquelle la Côte d’Ivoire n’a plus pris part depuis 2013.
1er: Ukraine
L'Ukraine n'est pas venue dans le Sud de la France pour faire de la figuration. Arrivée avec sa sélection Olympique, Ruslan Rotan a amené le futur du pays dans sa valise. Pour leur première participation, les Ukrainiens ont survolés les débats du groupe B en remportant leurs quatre matchs de groupe. 11 buts inscrits pour seulement 1 encaissé, autant dire que la sélection a parfaitement gérée son entame de tournoi, lui permettant de se préparer du mieux que possible pour leurs prochaines échéances parisiennes. Ces solides performances collectives mais aussi individuelles, à l'image de Maksym Khlan élu meilleur joueur du Tournoi Maurice Revello ou encore Hennadii Synchuk, révélation du Tournoi. Une finale qui aura tenue toute ses promesses avec au bout, une inévitable victoire pour cette sélection. L'Ukraine aura donc brillament répondu aux attentes de leur nation avec pourquoi pas, un beau parcours lors des Jeux Olympiques de Paris.
Marc Schweizer