Meilleure buteuse de l'histoire de la sélection mexicaine (96 sélections, 71 buts), Maribel Dominguez est aujourd'hui à la tête de l'équipe U20 du Mexique. Avec énergie, elle transmet sa passion à ses joueuses, qu'elle souhaite préparer au mieux pour l'événement de l'été : la Coupe du Monde U20 féminine.
Mme Dominguez, en tant que sélectionneure d'une équipe nationale, qu'est-ce que cela représente pour vous de participer à la Sud Ladies Cup ?
On est très reconnaissante d’avoir été invitées. C’est une très grande opportunité pour nous. C’est une compétition qui va nous permettre d’affronter des équipes de classe mondiale, ce qu’on ne pouvait pas faire avant. Cela va surtout nous permettre d’apprendre et de progresser. Nous sommes très heureuses et très fières. C’est une chance pour nous d’être ici.
Est-ce selon vous la meilleure préparation pour la Coupe du Monde U20 en août au Costa Rica ?
Oui, les trois matchs que nous allons disputer sont tous très importants pour préparer le Mondial. L’ADN du Mexique, c’est de respecter ses adversaires. Les trois équipes que nous allons rencontrer sont venues pour gagner. Nous les respectons beaucoup, mais nous sommes ici pour gagner.
Quels sont les objectifs à plus long terme et pour la prochaine Coupe du Monde U20 ?
Ce tournoi tombe au meilleur moment puisque nous avons un groupe énorme avec les Pays-Bas, les États-Unis et la France. On se retrouve avec un groupe du même niveau à la Coupe du Monde avec la Colombie et l’Allemagne notamment. On est venu ici pour faire le plein de confiance, pour jouer des matches de haut niveau et pour être bien préparé pour la Coupe du Monde. On ne se fixe pas de limites.
Qu’est ce que vous voulez transmettre à vos joueuses ? Quel message vous voulez leur faire passer ?
Je veux avant tout leur faire comprendre ce que ça fait de porter le maillot de la sélection mexicaine. Lorsque le Mexique arrive sur un tournoi, les joueuses doivent comprendre deux choses très importantes. La première est de se montrer toujours respectueuse avec nos adversaires, quel que soit leur niveau. La deuxième est de tout donner sur le terrain, de jouer à fond, de mettre du coeur et de l’engagement. Elles doivent faire honneur au maillot, à l’écusson et au drapeau mexicain. Je veux leur inculquer ces valeurs à travers ce tournoi pour les faire grandir en vue de leurs prochaines grandes compétitions.
Vous avez été une joueuse de très haut niveau. Qu’est ce que cela fait de passer de l’autre coté, sur le banc ? Est-ce que vous vivez les matchs de la même façon ?
Évidemment, c’est different. Ce qui ne change pas, c’est la passion que j’ai pour le football. J’avais cette passion sur le terrain, je la retrouve sur le banc de touche. J’ai envie de faire comprendre aux filles qu’elles ont beaucoup de chance et que c’est une opportunité énorme de pouvoir défendre les couleurs du Mexique à l’international. Elles doivent profiter de chaque instant. Le Mexique est un pays qui se développe beaucoup au niveau du football féminin, notamment au niveau du championnat. Le pays se doit d’être parmi les meilleures nations du monde. Pour les filles, c’est aussi une opportunité pour grandir et prendre du plaisir.
Est-ce que vos expériences de joueuse en Espagne et aux États-Unis vous aident dans votre nouvelel carrière ?
Cela a été une grande chance pour moi de jouer en Europe. Ce que je veux aujourd’hui, c’est leur partager, leur transmettre mon expérience. J’ai eu ce grand bonheur de pouvoir évoluer dans les plus grands championnats du monde. C’est un peu mon héritage. Tout ce que j’ai pu vivre, j’essaye de le faire partager à des filles qui ont l’avenir devant elles.
Il y a une nette progression dans le développement du football féminin ces dernières années. Avez-vous aussi observé ces changement au Mexique ?
Je suis vraiment très heureuse de voir que les choses changent. C’est un rêve qui était inaccessible il y a quelques années. Tout ce qui est mis en place au Mexique, toute l’aide de la fédération permet au football féminin de grandir. J’espère que de plus en plus de filles auront accès au haut niveau à l’avenir. Le Mexique a tout pour réussir au plus haut niveau mais il faut laisser leurs chances à des jeunes filles d’exprimer leur talent.
Est-une évolution que vous avez observé par rapport à l’époque où vous étiez professionnelle ?
Je suis très fière de cette évolution et d’avoir pu en faire partie. Les différences sont énormes surtout au niveau des aides et de l’appui de la fédération. C’est beaucoup plus facile aujourd’hui d’avoir des tournois, des centres d’entrainements. Dans chaque club au Mexique, il y a aujourd’hui beaucoup plus de place pour le football mexicain. Même si il y a une évolution, il faut que les filles gardent la même envie qu’il pouvait y avoir à l’époque. Elles ont la chance de pouvoir vivre de leur passion. Avant, on se faisait virer du terrain, aujourd’hui, on joue dans des stades pleins, c’est quelque chose d’incroyable.