A l’occasion de sa 50e édition, qui se déroulera du 3 au 16 juin 2024, le Tournoi Maurice Revello ouvre son livre d’histoire. Depuis sa fondation en 1967, la compétition a vu passer 70 nations différentes dans son histoire. Parmi elles, douze ont remporté la compétition. Certaines une seule fois, d’autres à plusieurs reprises, avec des parcours surprenants, héroïques ou attendus. Jusqu’à la mi-mai, retrouvez sur notre site internet une fois par semaine une rétrospective d’une nation vainqueure du Tournoi dans son histoire. Et cela continue aujourd’hui, avec l'Argentine.
L'ARGENTINE AU TOURNOI MAURICE REVELLO
10 participations :
1981, 1996, 1997, 1999, 2000, 2001, 2003, 2004, 2006, 2010, 2011, 2013, 2014, 2022
Vainqueure en :
1975, 1998
Avec 10 participations, l'Argentine est la toisième nation sud-américaine qui compte le plus d'apparitions au Tournoi Maurice Revello derrière le Brésil et la Colombie. Sur ces 10 participations, l'Albiceleste a réussi à atteindre la finale à 4 reprises, un ratio proche d'une finale toutes les deux participations. Les Argentins en ont remporté deux. Tout d'abord en 1975, pour la première édition du Tournoi réunissant uniquement des sélections nationales. La deuxième, 23 ans plus tard, en 1998. Ces victoires sont restées dans les annales du Tournoi Maurice Revello.
LES ANNEES TITREES
1975 - Première finale, première victoire :
La troisième édition du Tournoi Maurice Revello est sans doute l'une des plus importantes dans l'histoire de la compétition. Tout d'abord car elle oppose pour la première fois des sélections nationales après deux premières éditions réservées aux clubs. Mais aussi car elle marque un tournant dans le destin du Tournoi. Trois ans avant la Coupe du Monde 1978 en Argentine, l'illustre sélectionneur de l'Albiceleste César Luis Menotti décide d'emmener son équipe Espoirs en préparation dans le sud de la France. Avec des futurs champions du monde comme Passarella, Gallego ou encore Tarantini dans ses rangs, la jeune sélection argentine remporte le Tournoi et marque les esprits.
D'abord en écartant en quart de finale la Hongrie grâce à un but de Jorge Forgues (1-0). En demi-finale, c'est un tout autre adversaire que les Argentins doivent affronter. En face, le Mexique d'un autre illustre joueur, Hugo Sanchez. Le duel entre Américains tient toutes ses promesses et grâce à Marcelo Trobbiani, l'Argentine s'impose à nouveau sur la plus petite des marges et rejoint la France en finale. D'un côté, Maxime Bossis, Albert Gemmrich ou encore René Girard. De l'autre, les futurs champions du monde argentins. Un match âpre et disputé qui va basculer sur un seul et unique but. L'ancien attaquant du Real Madrid Jorge Valdano ouvre le score pour l'Albiceleste et scelle la victoire des siens.
Trois ans plus tard, Menotti et cette même équipe remportent la Coupe du Monde à domicile. Le Tournoi va ainsi gagner ses lettres de noblesse et sa réputation mondiale de grand laboratoire pour les sélections nationales. Parmi les artisans de ce succès en 1975 puis des suivants en Coupe du Monde, Daniel Passarella. Le libéro a participé à deux des trois Coupes du Monde remportées par l'Albiceleste, en 1978 donc, et en 1986. Auteur de 22 buts en 70 sélections et de 178 en 550 matchs dans sa carrière, il est l'un des défenseurs les plus prolifiques de l'histoire du football.
1998 - 23 ans après :
1998, année spéciale dans le paysage footballistique français. Alors que le pays s'apprête à vibrer au rythme de la Coupe du Monde et à célébrer le premier sacre mondial des Bleus, le Tournoi Maurice Revello a lieu quelques jours avant. Tenante du titre, la France est évidemment de la partie. Mais les Bleuets ne survolent pas : deux nuls face à l'Angleterre (1-1) et l'Afrique du Sud (0-0) et une victoire contre l'Argentine (3-0). Suffisant pour rejoindre le Portugal en demi-finale, où là encore, les Tricolores souffreront et devront passer par la séance de tirs au but pour se qualifier. En finale, ils retrouvent... l'Argentine, qui hormis sa défaite face aux Français, a remporté tous ses matchs...
Juan Roman Riquelme, Walter Samuel, Gabriel Milito, Lionel Scaloni... La jeune Albiceleste, championne du monde U20 un an auparavant, regorge de talents et sous la houlette de José Pekerman, elle va prendre sa revanche. Battus en poule par la France, les Argentins abordent cette finale le couteau entre les dents et étouffent leur adversaire. Après une première période sans but, ils font la différence au retour des vestiaires grâce à Guerrero et Samuel. Vingt-trois ans après son dernier sacre au Tournoi en 1975, l'Argentine remporte de nouveau la compétition.
Grand artisan du sacre argentin, Juan Roman Riquelme est logiquement élu meilleur joueur de l'édition. S'en suivra une carrière phénoménale au FC Barcelone et à Boca Juniors entre autres. Vainqueur de 3 Copa Libertadores, 5 championnats d'Argentine et une coupe intercontinentale en 2000, le numéro 10 marquera son époque avec le club de Buenos Aires.