Il a fait rêver les supporters lyonnais. Quatre fois champion de France avec l'OL entre 2005 et 2008, le "policier" nous a donné son avis sur la sélection auriverde retenue pour participer à la 47e édition du Tournoi Maurice Revello. Un Festival auquel il aurait pu participer en 1998. Gabriel, Mateus Vidal, Pedro ou encore Rodrygo (tout juste recruté par le Real Madrid pour 45M€), des pépites, il va y en avoir sur les pelouses provençales. L'ex-international brésilien a aussi commenté l'arrivée du duo Juninho-Sylvinho à Lyon. Entretien.
Cris, qu’est-ce que vous devenez ? Où en êtes-vous dans votre formation pour devenir entraîneur ?
Je suis à la recherche d’un projet pour travailler en tant qu’adjoint ou comme entraîneur principal. C’est un peu compliqué car en Ligue 1, Ligue 2 ou en National, je peux seulement être adjoint car je n’ai pas la formation nécessaire pour devenir entraîneur numéro un. Il me reste un an dans ma formation pour obtenir le BEPF (Brevet d'Entraîneur Professionnel de Football). Mais pour passer cette formation, je dois avoir un club et un projet.
Vous aviez fait écho à des contacts pour intégrer un staff en Ligue 1 ou de Ligue 2 ? Où est-ce que cela en est ?
Je n’ai pas de retour des clubs car nous sommes à la fin de la saison. Ils attendent pour savoir ce qu’ils vont faire. Mais j’ai des touches en Ligue 1, Ligue 2, National et même National 2. Ce sont des bons projets.
"Le Tournoi Maurice Revello est vraiment reconnu pour la qualité des équipes présentes"
Venons-en au Tournoi Maurice Revello. Comment est perçu le Festival au Brésil ?
C’est un Tournoi très connu. Les joueurs brésiliens aiment venir y jouer. Aujourd’hui, il est vraiment reconnu pour la qualité des équipes présentes.
Des joueurs tels que Cafu, Leonardo, Adriano ou encore Juninho ont participé au Tournoi Maurice Revello, mais pas vous, est-ce une déception ?
A l’époque, j’avais été convoqué pour disputer le Tournoi en 1998. Malheureusement, je n’ai pas pu venir car je jouais déjà en professionnel avec mon club du Corinthians. Mon coach ne m’a pas laissé venir. C’était une petite déception car c’est toujours un plaisir de pouvoir disputer des tournois comme celui-là avec l’équipe nationale. Après, j’étais dans un moment de ma carrière où j’avais l’opportunité de jouer avec l’équipe A dans mon club et c’était tout aussi important pour moi. J’étais titulaire avec le Corinthians.
C’est avec sa sélection olympique que vient le Brésil au Tournoi Maurice Revello avec l’intention de préparer les Jeux Olympiques de Tokyo en janvier prochain. Qu’est-ce que vous pouvez nous dire sur cette sélection qui présente de beaux noms ?
Quand j’ai vu la liste, j’ai remarqué qu’il y avait pas mal de joueurs qui jouaient déjà en Europe et qui sont déjà expérimentés. Beaucoup d’entre eux sont titulaires dans leur club. C’est une très belle sélection. Ils vont être intéressants à voir évoluer. C’est un bon Tournoi pour préparer les Jeux Olympiques.
Au poste de gardien, on retrouve Lucão (Vasco de Gama), Lucas Perri (Crystal Palace – ENG) et Ivan (Ponte Preta). Qui devrait être titulaire selon vous ?
Je connais surtout Ivan qui joue au Ponte Preta (Série B brésilienne). C’est un jeune qui est numéro un dans son club depuis peu. Il a de grandes qualités. Lucas Perri de Crystal Palace et Lucão, je ne connais pas trop. (Le premier est prêté par Sao Paulo au club anglais mais n’a disputé aucun match avec les professionnels. Le second évolue avec les U20 au Vasco de Gama, ndlr).
En défense, on retrouve des joueurs titulaires dans leur club en Europe tels que Gabriel (Lille), Luiz Felipe (Lazio) ou encore Lyanco (Bologne). Qu’est-ce que vous pensez d’eux ?
Ce sont de bons défenseurs. Gabriel a fait une bonne fin de saison avec Lille. Luiz Felipe et Lyanco sont titulaires en Serie A. C’est un championnat compliqué donc c’est une bonne expérience pour ces jeunes joueurs.
Et en ce qui concerne les latéraux ?
Aujourd’hui, au Brésil, mis à part Dani Alves et Marcelo, on a vraiment du mal à trouver un bon latéral depuis Cafu et Roberto Carlos. Ils (les formateurs) essaient de trouver une solution en mettant des joueurs plus offensifs à ces postes comme Emerson au Betis par exemple. C’est un joueur qui va beaucoup vers l’avant. On espère retrouver de grands latéraux.
Comment expliquez-vous les problèmes à ce poste ? Est-ce que cela vient de leur formation ?
Peut-être que cela vient de là car on est davantage porté sur la formation des milieux ou des attaquants. On oublie un peu les défenseurs. Il y a des latéraux offensivement bons. Ils savent attaquer, mais au niveau défensif, c’est là qu’il faut travailler.
"Pedro (attaquant Fluminense) va faire parler de lui"
Au milieu, quels sont les joueurs à suivre en particulier ?
Mateus Vital de Corinthians est un bon joueur. Il joue milieu offensif et a beaucoup de qualités. Il y a aussi Thiago Maia de Lille. Il bouge beaucoup entre les lignes offensives et défensives. Wendel du Sporting sera à suivre. En étant milieu de terrain, tu dois savoir attaquer et défendre. André Jardine (le sélectionneur brésilien, NDLR) a dû rechercher des joueurs qui ont la grinta, qui savent jouer balle au pied et qui savent trouver des espaces pour créer du déséquilibre.
En attaque, on retrouve la pépite Rodrygo recrutée pour 45M€ par le Real Madrid. Quelles sont ses qualités premières ? Est-ce vraiment un phénomène ?
C’est un joueur de qualité. Il va très vite balle au pied. Il travaille beaucoup dans son couloir (l’aile gauche en général, NDLR). Il est explosif. C’est le joueur à suivre. Si le Real Madrid est venu le chercher… Ça veut dire beaucoup.
On y retrouve aussi Matheus Cunha du RB Leipzig ou encore trois autres jeunes attaquants qui évoluent au Brésil en tant que titulaires (Pedrinho (Corinthians), Antony (São Paulo) et Pedro (Fluminense)). Que pouvez-vous nous dire d’eux ?
Pedro de Fluminense a eu une grosse blessure au genou. Il s’est fait les ligaments croisés mais il revient vraiment en forme. Avant de se blesser, c’était la pépite à suivre. C’est un pur attaquant. Un vrai numéro 9. Il est bon de la tête, bon avec ses pieds. Il va faire parler de lui. Pedrinho est un petit qui va vraiment vite. Il met le feu quand il entre sur le terrain quand il n’est pas titulaire. Il va faire du bien à l’équipe.
"Avec Sylvinho et Juninho, l'exigence et le plan tactique vont s'améliorer à l'OL"
On aurait pu retrouver Sylvinho à la tête de cette sélection puisqu’il a été nommé sélectionneur de l’équipe olympique en avril. Mais il est en passe de devenir le coach de l’OL. Qu’est-ce que vous connaissez de lui ?
Je le connais depuis 1995, même un peu avant. On était dans le même club du Corinthians. On a été champion ensemble lors de la Copa São Paulo en 1995 (compétition de coupe qui réunit les équipes de football brésiliennes des moins de 20 ans, NDLR). On a fait quasiment tout notre parcours ensemble au Brésil. C’est un entraîneur très exigeant. Ou plutôt une personne très exigeante, car je ne le connais pas en tant qu’entraîneur, mais plutôt comme adjoint. En tant que joueur, il était déjà très tactique. Il aime communiquer et parler de football. Ça donne envie de discuter avec lui. Il n’aime pas trop être dans une zone de confort. Il cherche toujours à faire progresser.
Et que dire de l’intronisation de votre ex-coéquipier Juninho en tant de directeur sportif de l’OL ?
C’est un très bon choix. Cela fait un moment que c’est le rêve du président Aulas. C’est le bon moment pour Juninho de revenir au club. Il a accepté la proposition à la condition de venir avec son coach. Sylvinho est dans la même mentalité que Juninho. Ça va être un très bon duo pour le club. L’exigence et le plan tactique vont s’améliorer à l’OL. Juninho et son nom vont apporter beaucoup de bonnes choses pour le club.
Est-ce qu’il y a une chance de vous voir intégrer le staff de l’OL ?
J’ai eu Juninho au téléphone mais on n’a pas parlé de ça. On laisse les choses avancer…
Propos recueillis par Jordan Bozonnet