A la veille de l'entrée en lice du Chili face au Portugal, le coach des U23 chiliens fait le point sur la sélection qu'il a décidé d'emmener et sur le groupe dans lequel il est tombé. Le coach chilien a aussi abordé d'autres sujets plus ouverts comme sa relation avec Reinaldo Rueda, coach de la sélection chilienne, avec qui il est très proche. Entretien.
Bernardo, le sélectionneur du Chili, Reinaldo Rueda, est venu trois fois au Tournoi Maurice Revello. C’était avec la Colombie en 2000, 2001 et en 2003. Il a gagné le Festival en 2000. Qu’est-ce que cela représente pour vous de suivre ses traces et de venir à votre tour participer à cette compétition ?
C’est un honneur de passer après le sélectionneur Reinaldo Rueda qui est venu gagner ce tournoi à la tête de la sélection colombienne. C’est un grand engagement de venir ici avec un pays comme le Chili et avec cette génération.
Vous êtes son adjoint en A et sélectionneur de l’équipe des moins de 23 ans. Est-ce que vous allez faire évoluer l’équipe U23 comme la sélection A chilienne ?
C’est important de continuer à travailler et de devenir des adultes pour ces jeunes joueurs. On attend que la majorité d'entres eux qui sont ici puissent arriver à disputer les Jeux Olympiques et la Copa América l’an prochain (qui se déroulera en Argentine et en Colombie, NDLR). Et nous avons confiance en Dieu pour que la majorité d’entre eux soit à la Coupe du monde au Qatar en 2022.
Quelle est la philosophie de jeu prônée par le Chili ?
Le Chili est bon techniquement. C’est une équipe qui joue bien au football. Il faut aussi continuer à progresser car ces joueurs-là ont la capacité de devenir de grands joueurs. Il faut leur transmettre ce que le Chili fait depuis toutes ces années. A savoir jouer tout en faisait un pressing haut avec beaucoup d’intensité. Nous avons confiance en Dieu pour mettre en œuvre tout cela dans le temps imparti, qui est assez court. En tout cas, nous le ferons en gardant en mémoire ce qu’ont fait les anciens joueurs.
"J'espère que mes joueurs vont profiter de ce Tournoi pour évoluer intérieurement"
Comment avez-vous procédé pour confectionner votre groupe de 22 joueurs ?
C’est toujours difficile. Nous avons eu la possibilité d’intégrer Pablo Aranguiz (il évolue au FC Dallas aux États-Unis, NDLR) et Angelo Araos (Corinthians, Brésil, NDLR) qui ne jouent plus au Chili mais qu’on a vu évoluer l’année passée dans le championnat chilien. Nous les avons donc appelés. Nous avons confiance en Dieu pour que nous nous soyons trompés le moins possible.
Qu’attendez-vous de vos joueurs lors de cette compétition ?
J’attends le meilleur. J’espère qu’ils vont profiter de ce Tournoi pour évoluer intérieurement. J’attends d’eux qu’ils défendent le drapeau du Chili comme il a toujours été défendu. On va y aller petit à petit, match après match.
Vous êtes tombés dans un groupe relevé avec l’Angleterre, le Japon et le Portugal. Quelle est votre analyse de ces nations ?
Je pense que l’équipe du Portugal présente joue très bien au football. Le Portugal travaille très bien dans les catégories de jeunes. Concernant le Japon, ils se sont beaucoup améliorés. Enfin, l’Angleterre, c’est une sélection jeune qui défend très bien.
En tant que Colombien, comment vous sentez-vous au Chili depuis votre arrivée au pays il y a un an et demi ?
Je m’y sens très bien. La Colombie et le Chili sont des pays semblables. L’adaptation s’est très bien passée et les Chiliens m'ont bien accueilli.
Êtes-vous satisfait des installations présentes au Chili pour travailler ?
Oui. Et cela s'explique parce que le Chili a beaucoup d’expérience au niveau international. Ils ont gagné la Copa América 2015 et la Copa América Centenario (édition 2016, pour les cent ans de la Copa América, NDLR). Ils ne sont pas allés au dernier mondial mais ont réussi à se qualifier à celui d’avant.
Vous avez eu une carrière de joueur professionnel qui a duré 20 ans (Redin compte, entre autres, 40 sélections avec la Colombie et a disputé la Coupe du monde 1990). À quel moment est arrivée pour vous l’envie de devenir entraîneur ?
Je pense qu’avec les 20 ans que j’ai faits en tant que joueur, j’ai beaucoup appris sur la tactique de jeu. Alors quand sont arrivés mes 33 ans et que je ne pouvais plus jouer, j’ai voulu mettre à profit cette vision de ce que j’avais appris.
"Je continue d'apprendre chaque jour aux côtés de Reinaldo Rueda"
Vous êtes assistant de Reinaldo Rueda depuis 2015 (Atletico Nacional (2015-2017), Flamengo (2017) et Chili (depuis 2018)). Comment s’est présentée l’opportunité de devenir son assistant ?
Avec l’entraîneur Reinaldo Rueda, on se connait depuis les années 80. On a commencé à travailler ensemble au Deportivo Cali mais aussi en catégories de jeunes. On a la même vision du football. Quand il était en sélection, j’étais entraîneur dans un club en Colombie et il m’a invité afin de le rejoindre en tant qu’assistant. J’ai décidé d’accepter et d’être à ses côtés pour apprendre, même si ça faisait déjà 12 ans que j’entraînais au niveau professionnel. J’ai voulu m’investir avec lui et j’en suis très content. Je continue d’apprendre chaque jour à ses côtés.
Depuis que vous travaillez ensemble, vous avez remporté la Copa Libertadores en 2016 avec l’Atletico Nacional et vous êtes allé en finale de la Copa Sudamericana 2017 avec Flamengo. Une juste récompense de tout le travail mené ?
Oui. Je pense que c’est une récompense du professionnalisme de Reinaldo Rueda. Ça a été magnifique de gagner la Copa Libertadores et de jouer la finale de la Sudamericana que nous avons malheureusement perdue. Grâce à Dieu et grâce au football, on a eu la chance de vivre ça.
Le Chili est double tenant du titre de la Copa América. Un petit mot sur l’édition 2019 qui va se dérouler au Brésil du 12 juin au 7 juillet ?
Je pense ce qui a été fait à la Copa América 2015 et à la Copa América Centenario est très important. Mais cela ne nous permet pas d’être donné comme favori. Le plus important actuellement, c’est la phase de groupes. Nous devons en sortir vainqueur. Ensuite, après la Copa América, l’objectif sera porté sur la Coupe du monde au Qatar en 2022.
Propos recueillis par Jordan Bozonnet
Traduit de l'espagnol par Louis Zachayus
Crédits photo : Jordan Bozonnet