Marc Collat, sélectionneur de l'équipe U20 haïtienne, arrête sa carrière de footballeur amateur en 1983 et se dévoue entièrement aux entrainements de certaines équipes françaises et haïtiennes. Il accompagnera notamment dès le 5 juin prochain l’équipe des U20 féminines sur les pelouses provençales à l’occasion de la première édition de la Sud Ladies Cup. Interview.
Marc, pourquoi êtes-vous revenu en Haïti ?
Premièrement, suite à une courte pause, j’ai arrêté les entrainements après mon dernier club pro en France (Stade de Reims en 2010) où nous sommes en montés en Ligue 2. L’année de mes 60 ans arrivait, j’ai estimé qu’il était temps pour moi d’entamer une retraite très méritée. Mais voilà, j’ai été rapidement ramené à mes priorités. Grâce à l’équipe d’Haïti, j’ai pu rebondir après quelques petits problèmes personnels.
Comment en êtes-vous arrivé à entrainer l’équipe U20 féminine ?
Je suis devenu entraineur de l’équipe féminine par hasard, car je suis avant tout le sélectionneur de l’équipe masculine. Le président m’a alors demandé si j’étais capable et si je me sentais près à entrainer les feminines U20. Ma première réaction fut d’être surpris, je lui ai donc demandé un temps de réflexion. Je les ai accompagné à Saint Kitts & Nevis pour pouvoir les observer. Suite à cela, j’ai pesé le pour et le contre et j’ai donné mon accord au president lors du retour des éliminatoires.
C’est donc la première fois que vous coachez une équipe féminine.
C’est assez différent sur plusieurs points, notamment sur le terrain. J’applique les mêmes méthodes qu’avec les seniors hommes. En revanche, dans l’approche avec les filles, elles sont beaucoup plus sensibles aux critiques donc on fait plus attention. Elles ont du mal à accepter les remontrances en groupe. Ce sont des détails que j’ai réussi à intégrer pour avoir de bonnes relations avec les filles.
Quelle est la différence avec une équipe masculine ?
En Haïti, c’est encore particulier car les filles ont toujours joué avec les garçons. Souvent, il y a des oppositions entre les filles et les garçons. Pour les différences au niveau du travail technique, il est certain que les filles ne sont pas au même niveau que les garçons, il ne faut pas avoir l’exigence que l’ont peut avoir avec des équipes masculines. L’objectif, c’est avant tout de permettre de s’améliorer. La Sud Ladies Cup est une réelle opportunité pour elles de se démarquer et je compte bien les aider à mener leurs rêves jusqu’au bout.
Vous entraînez a la fois les séniors masculins et les U20 féminines, qu'est-ce qui vous a poussé a accepté ce défi à votre retour ?
Au début, j’avais uniquement un objectif en tête, celui d’entrainer l’équipe masculine. D’ailleurs, dans mon contrat, il n’était pas question d’une équipe féminine. Normalement, j’ai à ma charge les espoirs et l’équipe des seniors, mais la perspective d’entraîner les féminines m'offrait la possibilité de reprendre en douceur. Cela m’a permis une reprise sereine mais dynamique.
Avez-vous un objectif particulier en venant ici ?
Déjà, je peux dire que je suis fier de les emmener ici, en France, pour disputer cette compétition qui sera un tremplin dans leurs carrières. Elles vont tout donner.
Propos recueillis par Orane Guisset