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29 janvier 2020

INTERVIEW – Sonia Ouchène : « La Coupe du Monde U20 est dans un coin de ma tête »

Âgée de 19 ans seulement, Sonia Ouchène a connu déjà plusieurs pays au cours de sa jeune carrière : la France, l’Espagne et les Etats-Unis. La jeune milieu offensive tricolore revient sur son parcours, livre son ressenti sur la Sud Ladies Cup 2019 disputée en mai dernier avec l’équipe de France et nous livre ses objectifs pour le futur. Entretien.

Sonia, quel est ton ressenti sur la Sud Ladies Cup disputée en 2019 avec l’équipe de France ?

C’était un tournoi très enrichissant car on a joué des équipes de différents continents avec des styles différents. On a dû s’adapter au jeu proposé tout en essayant de garder le nôtre. Certaines équipes étaient plus « faibles » mais c’était une épreuve de plus pour nous afin de ne pas baisser notre niveau et toujours représenter dignement notre pays, la France. C’est un entraînement de plus pour la Coupe du Monde U20 qui arrive cet été.

Au niveau personnel, tu as disputé quatre matchs et marqué deux buts, comment tu t’es sentie ?

J’étais à l’aise et en confiance. J’ai réussi à proposer le jeu que je voulais donc j’étais contente d’avoir pu apporter ces buts à l’équipe et engranger du temps de jeu. Je me sentais bien intégrée dans le groupe.

Dans la foulée du la Sud Ladies Cup, tu as rejoint l’University of Tennessee aux Etats-Unis. Pourquoi ce choix ?

Mon choix de partir aux Etats-Unis était fait prioritairement pour mes études. Là-bas, ils ont des universités qui permettent de concilier football et études en même temps. Les horaires sont adaptés pour les deux projets. C’était pour moi la seule solution pour poursuivre les deux voies à « haut niveau ».
Ensuite, concernant l’University of Tennessee, cela s’est fait à travers mon agent. J’ai été contactée par plusieurs universités américaines, j’en ai visité quatre avant de choisir celle du Tennessee qui était pour moi la meilleure en termes d’infrastructures.

C’était incroyable, il y avait tout ce que je voulais. Les gens étaient très accueillants et le niveau de foot était bien. Cependant, je suis revenue car le football là-bas est différent, beaucoup plus physique, c’est un jeu très direct. Moi qui joue au milieu de terrain et qui suis une joueuse plus technique que physique, j’ai besoin de toucher davantage le ballon, ce n’était pas le jeu qui me correspondait le plus. J’ai fait ce choix de revenir en France mais c’était vraiment très enrichissant. J’ai progressé physiquement et cela m’a apporté aussi l’anglais, forcément c’est positif.

Comment se vit le foot aux Etats-Unis ? Notamment au niveau universitaire que tu as connu.

Le soccer au niveau universitaire est considéré comme un sport important. Surtout celui des filles, celui des garçons était un peu moins considéré à mon sens. Les gens assistaient aux matchs et c’est plus que compétitif. C’est une sorte de spectacle, il y a beaucoup d’animations avant-match, à la mi-temps, etc… pour attirer le public.

En tant que joueuse de football, tu t’es sentie différente au sein de l’université ?

Les gens vous regardent d’une autre façon, c’est une sorte de respect de faire partie des athlètes de l’université. Ils posent beaucoup de questions, ils sont curieux. C’est flatteur et enrichissant.

A travers ton parcours, tu as connu le foot français, espagnol à Valence et américain avec l’University of Tennessee. Quelles sont les différences entre les trois ?

Concernant les Etats-Unis, je garderai toujours en tête que c’est physique avec beaucoup d’endurance, des aller-retour et des duels. Le foot espagnol est davantage porté sur la technique, des dribbles, des une-deux, du jeu court. En France, il y a un peu des deux, peut-être un peu moins technique qu’en Espagne mais plus physique. Techniquement, cela reste très bien malgré tout et ce n’est pas pour rien que la Division 1 est le meilleur championnat du monde.

"Très enthousiaste à l'idée de découvrir la Division 1 et savoir si j'ai le niveau pour y être"

Tu reviens au Stade de Reims, un club que tu as connu avant de partir en Espagne puis aux Etats-Unis. Tu n’as pas encore joué en Division 1 (NDLR : entretien effectué mi-janvier). Comment s’est effectué ce retour et quelles sont tes attentes ?

J’ai connu la Divison 2 uniquement lors de mon premier passage à Reims. Je n’aimais pas mon expérience aux Etats-Unis, du coup il fallait que je revienne. J’avais deux options : l’Espagne ou la France. La Division 1 m’a toujours attirée et je suis resté avec cette petite épine d’être partie de Reims juste avant la montée en D1. Je me suis dit que c’était peut-être une bonne occasion. En plus, la coach Amandine Miquel, qui m’a connue lors de mon premier passage à Reims, est toujours en poste. J’ai continué à être en contact avec elle, même après mon départ, et  je me suis dit que c’était une bonne opportunité pour découvrir la D1. J’ai le bon âge, je voulais tester la D1, je suis très enthousiaste de découvrir ce championnat et savoir si j’ai le niveau pour y être.

Au niveau collectif, le but premier est de se maintenir même si on fera le maximum pour finir le plus haut possible. Me concernant, je souhaite acquérir du temps de jeu et apporter à l’équipe les qualités que j’ai pu obtenir dans les trois pays où j’ai joué jusqu’à présent.

Un dernier mot pour finir ?

La Coupe du Monde U20 se déroule cet été et même si je n’ai pas été convoquée lors des derniers rassemblements, cela reste dans un coin de ma tête : j’aimerai bien revenir en équipe de France et faire partie de ce groupe qui jouera le Mondial.

Propos recueillis par Amayes Brahmi - 

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