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23 juillet 2019

INTERVIEW – Pauline Dechilly : « Redescendre en D2 puis remonter en D1 m’a permis de progresser »

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Alors que la Division 1 reprend ses droits dans un mois, Pauline Dechilly nous a accordé un entretien. L’occasion pour la défenseure de 21 ans de nous en dire plus sur son récent transfert au Dijon FCO mais aussi d’évoquer divers thèmes : son parcours, la Coupe du Monde ou encore la Sud Ladies Cup disputée en 2018. Interview.

Pauline, tu as pris part à la toute première édition de la Sud Ladies Cup organisée en 2018. La France avait terminé deuxième. Quels sont tes souvenirs ?

Tout d’abord, j’ai trouvé que c’était une bonne idée de lancer ce type de tournoi. Le cadre, dans le Sud, est idéal en plus. C’était une bonne préparation pour la Coupe du Monde U20 organisée en France. On a pu se mesurer à de belles équipes.

Tu parles de cadre idéal. Outre les conditions de jeu, le fait que le public ait répondu présent a également été une donnée importante…

Oui, c’est important.  C’était en France donc forcément le public était derrière nous. Le terrain était bien également. On était dans de bonnes conditions, même à l’hôtel, tout le cadre était satisfaisant.

Pauline Dechilly et les Bleuettes face à l'Allemagne lors de la Sud Ladies Cup 2018

Dans la foulée, vous avez disputé la Coupe du Monde U20 où la France a été demi-finaliste. Selma Bacha, Sana Daoudi ou encore Julie Thibaud nous ont toutes parlés de regrets. On imagine que c’est pareil pour toi mais est-ce que ce sentiment n’est pas renforcé au vu de ton temps de jeu restreint pendant la compétition ?

C’est un regret car c’est frustrant de terminer demi-finaliste qui plus est face à l’Espagne, une nation avec qui il y a une certaine rivalité que ça soit à l’Euro ou en Coupe du Monde. C’est une nation qu’on retrouve à chaque fois, cela laisse encore plus de regrets. Concernant mon temps de jeu, ce sont les choix du coach, du staff. À part travailler et être derrière l’équipe, on ne peut rien faire d’autre. C’est un choix et il faut l’accepter.

« Le courant est bien passé avec Dijon »

Parlons de ton actualité. Tu viens de t’engager avec le Dijon FCO après avoir passé plusieurs saisons au FC Metz. Comment s’est concrétisé ce transfert ?

Ça faisait trois ans que j’étais au FC Metz, j’ai vécu deux années de Division 1 et une de Division 2. Je pense qu’il était temps pour moi de connaitre autre chose pour poursuivre ma progression. A Metz, il y a eu pas mal de changements, c’était le bon moment pour partir et continuer à progresser. C’est important de changer et de connaître autre chose. C’est bien aussi de ne pas rester dans son confort et montrer qu’on peut aussi jouer ailleurs. Mon transfert s’est fait en juin mais cela faisait un petit moment qu’on discutait. J’ai hâte de commencer.

Pourquoi ce choix ?

A ce moment-là, j’étais blessé. Les dirigeants du DFCO m’ont montré leur intérêt, ils aimaient bien mon profil. C’est ce que le coach a d’ailleurs expliqué dans le communiqué annonçant mon arrivée au DFCO. Le courant est bien passé.

Yannick Chandioux, ton nouveau coach à Dijon, te décrit comme une latérale au profil moderne ? Qu’en penses-tu ?

Si on m’avait posé la question deux ou trois ans en arrière, j’aurais dit non pas du tout. On avait vécu une saison compliquée avec Metz et je n’avais pas le profil d’une latérale moderne. Cependant, le fait d’être redescendue en D2 puis de remonter en D1 m’a permis de progresser sur certains axes dont le domaine offensif. Quand le niveau est moins relevé, on tente plus de choses, on essaye de progresser sur des domaines où on n’y arrive pas forcément lors de notre première saison en D1. Cela m’a fait du bien de redescendre.
Lors de ma deuxième année, je montais beaucoup plus du coup. Je ne dirais pas que je suis vraiment une latérale moderne mais disons que je le suis davantage que par le passé.

 
 
 
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Tu as déjà disputé 30 matchs de D1, tu comptes beaucoup de sélections en équipe de France, quelle est la joueuse qui t’a le plus marqué durant ton parcours ?

En tant qu’adversaire, il y a deux ans, j’avais eu la chance de jouer contre l’Olympique Lyonnais de Camille Abily. Amandine Henry est aussi impressionnante de par son énorme travail sur le terrain.
Parmi mes coéquipières, je peux évoquer Lea Khelifi (NDLR : nouvelle recrue du Paris SG) qui a vraiment explosé. Elle a fait une super saison, elle le mérite.

Je peux aussi parler de joueuses comme Marie Katoto, Grace Geyoro, Delphine Cascarino, des joueuses côtoyées en sélection. Kadidiatou Diani, aussi, a fait une saison incroyable. Puis, il y a des jeunes joueuses comme Elisa De Almeida qui a fait une belle saison (NDLR : recrutée récemment par Montpellier HSC). Il y a aussi les plus jeunes comme Selma Bacha et Sandy Baltimore qui s’imposent dans des clubs avec une grande dimension, ce n’est pas forcément facile.

« La Division 1 a beaucoup évolué ces trois dernières années »

Certaines de tes adversaires ou coéquipières côtoient déjà le gratin du football mondial en disputant la Ligue des Champions ou encore la Coupe du Monde. J’imagine que ça te fait rêver, est-ce que ce sont tes objectifs à terme ?

Je vis un peu au jour le jour. J’ai des objectifs dans ma tête mais je ne me dis pas par exemple : « dans trois ans, il faut que je sois là ». Je ne me prends pas la tête, je prends les choses comme elles viennent. C’est forcément dans la tête de toutes les joueuses. Si un jour, je montre que j’ai les capacités d’y être et que je mérite, j’y serai mais si je ne mérite pas, je n’y serai pas.

Comment vis-tu l’intérêt accru autour du football féminin ces derniers mois ?

Je suis satisfaite de voir que la Coupe du Monde a été regardée de manière assez importante. Les audiences ont été assez élevées, franchement c’est quelque chose qui fait plaisir et c’est positif pour le foot féminin. Je pense que cela va continuer à se développer et que c’est sur la bonne voie. Il y a dix ans, on ne parlait pas du football féminin de cette façon. Il y a une réelle évolution. Ce n’est que du bonus que la Coupe du Monde se soit déroulée en France.

Est-ce que tu penses que tout ceci pourra avoir des répercussions sur la Division 1 ?

Oui, je pense. La D1 a beaucoup évolué sur ces trois dernières années, le niveau est plus élevé. Il a grandi et cela ne va pas s’arrêter là, c’est une bonne chose. La Coupe du Monde y est pour quelque chose. La France, malgré son échec face aux Etats-Unis, a montré une belle image. Cela va peut-être donner envie à des joueuses étrangères de découvrir la D1.

Outre le football, tu es une fille portée sur les études. Où en es-tu à ce niveau ?

Durant mes années à Metz, après mon bac STMG Mercatique, je suis me suis tournée vers le DUT techniques de commercialisation que j’ai eu en deux ans et demi. La saison prochaine, en revanche, j’ai décidé de me consacrer davantage au foot et d’arrêter mes études pour le moment.
Je vais effectuer des cours d’anglais via internet. Je pense que cela pourra toujours me servir. Pourquoi pas ensuite faire une licence ou me lancer plus tard dans le monde professionnel grâce à mon bac +2 ?

A 21 ans, tu penses déjà à la reconversion ?

Oui, on y pense. Aujourd’hui, une footballeuse professionnelle ne peut pas vivre une vie entière avec ses revenus issus du football. Je voulais faire une licence dans le tourisme ou dans l’évènementiel, cela sera par-là que je me dirigerai plus tard, je pense. Ce n’est pas une obsession mais c’est quelque chose qui reste dans un coin de ma tête.

Propos recueillis par Amayes Brahmi - 

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